Ce fut un réel parcours du combattant, mais les policiers radiés en 2011, sont parvenus à rencontrer le directeur général de la police nationale, Lazare Tarpaga. En effet, suite aux mutineries de 2011, 136 policiers ont été radiés de leur corps. Cela fait donc, 5 ans aujourd’hui, que ces derniers sont sans revenu et ils sont à bout de souffle.
Selon eux, c’est la police, dans sa globalité, qui est concernée par les manifestations de 2011 et c’est une minorité qui a été radiée, à savoir 136 éléments, et un d’entre eux d’ajouter que même ceux qui maintiennent l’ordre aujourd’hui, ont manifesté, lors des évènements de 2011 et ont chacun empoché la somme de 100 000 FCFA.
«Nous ne revendiquons rien d’autre que notre réintégration, c’est notre seule préoccupation», a soutenu leur porte-parole, Omar Junior Banhoro. Il a expliqué que ce matin, ils ont rencontré le directeur général de la police nationale, qui leur a indiqué qu’il ne peut pas prendre la décision à lui tout seul de les réintégrer. «Chacun essaie à sa manière, de fuir ses responsabilités, le DG dit qu’il n’est pas compétent, le ministre également, a affirmé son incompétence, donc nous leur avons demandé de nous introduire auprès du président de la république, pour que nous puissions lui exposer notre problème», foi de M. Banhoro. Ils ont affirmé avoir le dos au mur, par conséquent ils invitent les autorités à faire en sorte que les choses ne dégénèrent pas «Ce ne sont pas des menaces, mais il faut qu’ils comprennent qu’autant ils sont prêts à affronter, autant nous sommes également prêts».
Des dires des manifestants du jour, c’est le manque de communication qui a conduit à cette situation. Pour eux, ce qu’ils demandaient en son temps, n’était pas la mer à boire. Il s’agissait de dotation de tenues, du statut, du service payé, d’un syndicat.
«Cela fait cinq ans que nous sommes sans rien, pourtant des gens qui ont collaboré avec l’ancien régime sont aujourd’hui, nommés à des postes de responsabilité et sont des conseillers du ministre», a souligné leur porte-parole. Il poursuit que ce sont les mêmes qui empêchent leur dossier d’évoluer. «Nous ne sommes pas d’accord avec cela». Au cours de la rencontre, le DG de la police a promis d’introduire les ex-policiers auprès du ministre le 12 janvier, mais cette proposition n’a pas rencontré leur assentiment. «Il faut qu’on ait des réponses claires aujourd’hui, pour qu’on replie, donc nous sommes là, jusqu’à ce qu’on nous charge», a conclu Omar Junior Banhoro .
Aline Ariane BAMOUNI