MAECR : Le syndicat veut la tête du SG et de son ministre

| 06.11.2015
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Le Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE) a animé une conférence de presse, le jeudi 22 octobre 2015, pour dénoncer les actes et pratiques «intolérables et scandaleux» des responsables dudit ministère. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© Les Echos du Faso
Le Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE) a animé une conférence de presse, le jeudi 22 octobre 2015, pour dénoncer les actes et pratiques «intolérables et scandaleux» des responsables dudit ministère. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Les membres du Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE) ont observé un arrêt de travail, le jeudi 5 novembre 2015 à Ouagadougou pour dénoncer la « mauvaise » gestion de leur département.


L’atmosphère reste toujours tendue au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale entre le syndicat autonome des agents dudit ministère (le SAMAE) et leurs premiers responsables. Ainsi, très tôt dans la matinée du 5 novembre 2015, les membres du syndicat ont délaissé les bureaux pour manifester leur ras-le-bol. Munis de sifflets et de vuvuzelas, des tintements se faisaient entendre en face du département. Sur certaines pancartes, l’on pouvait lire : « Non aux affectations de complaisance, non au délaissement du ministère, au copinage, au favoritisme et au népotisme ». En plus, l’on entendait dans la foule, des slogans hostiles au ministre Moussa Nébié et son secrétaire général Jacob Pasgo. Selon le secrétaire général du SAMAE, Rasmané Congo, ce sit-in est la suite de la conférence de presse tenue le 22 octobre 2015 où un certain nombre de faits et de pratiques jugés indignes avaient été dénoncés. « Nous avions posé des exigences et la réponse de notre administration était un silence total, l’indifférence et le mépris. Nous avions dénoncé des affectations et en réponse c’est d’autres affectations qui ont été faites et nous ne cautionnons pas cela », a expliqué le SG. Au nombre des faits, il est revenu sur la situation qui prévaut à l’ambassade du Burkina Faso à Copenhague au Danemark. Il s’agit du premier conseiller qui, après cinq ans de service, a été rappelé à l’administration centrale conformément aux textes. Toujours de l’avis du SG/SAMAE, l’intéressé a non seulement refusé de rentrer, mais a continué à travailler avec le chargé d’affaires par intérim. Un cas que le SG du ministère a cautionné, foi du syndicat. En plus, il a regretté l’absence de leur ministre qui serait à l’en croire tout le temps en mission. « Même actuellement, le ministre serait en voyage », a avancé Rasmané Congo. Pour lui et ses camarades, cette attitude témoigne d’un manque de considération à leur égard. « Nos responsables se sont érigés comme les ennemis des agents en luttant contre nous. Nous avons des dossiers qui devaient passer en conseil des ministres depuis longtemps et qui devaient nous octroyer un certain nombre d’avantages pour nous permettre de bien exercer nos missions, mais comme le ministre n’a pas le temps pour s’occuper de nos dossiers, ils sont piétinés», a soutenu M. Congo. C’est au regard de ce qui précède que le syndicat a exigé le remplacement du ministre Nébié et son secrétaire général. Toutefois, il a prévenu que si rien n’est fait pour le satisfaire, la semaine prochaine, ils passeront à la vitesse supérieure jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. Après avoir écouté les frondeurs, nous avons rencontré le SG mis en cause. Que ne fut pas notre surprise lorsqu’il a refusé que l’on enregistre les échanges. Il a même retiré le téléphone d’un journaliste sous prétexte qu’il voulait enregistrer la conversation. « Ce n’est pas une interview que je vous accorde. Je vous accorde juste deux minutes pour vous expliquer la situation », a déclaré M. Pasgo. De son opinion sur la manifestation, il a affirmé que tout ce qui se passe dans la rue n’engage pas l’administration. « Une administration de surcroît diplomatique ne se comporte pas de manière incorrecte », a-t-il ajouté. Le mis en cause nous a aussi fait comprendre que même si notre objectif est d’équilibrer l’information, lui, ne doit pas tenter de se disculper. Parce que de son avis, cela est déontologiquement incorrect dans l’administration. « C’est tout !», nous a-t-il lancé à la figure.

Roukiéta ROUAMBA
(Collaboratrice)

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