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Les syndicats ont exprimé leur ras-le-bol

| 05.02.2015
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Les syndicats ont exprimé leur ras-le-bol
© DR / Autre Presse
Les syndicats ont exprimé leur ras-le-bol
La Coalition nationale contre la vie chère (CCVC) a observé un sit-in, le mercredi 4 février 2015, à Ouagadougou, pour exiger du gouvernement une baisse conséquente des prix des hydrocarbures et la disponibilité du gaz butane.


Les organisations syndicales, les mouvements de défense des droits de l'Homme et les réseaux de lutte contre la corruption regroupés au sein de la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC) ont battu le pavé devant le ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat, dès 7h du matin, le mercredi 4 février 2015, à Ouagadougou. Et pour cause, la baisse de 25 F CFA sur le litre des hydrocarbures à la pompe décrétée par le gouvernement est insignifiante pour eux. Selon les responsables de la CCVC, les prix des hydrocarbures à la pompe doivent être conséquemment revus à la baisse au regard de la baisse du cours du baril sur le marché international.

Selon le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB), Bassolma Bazié , les prix des hydrocarbures (le super 91, le gasoil et le pétrole) à la pompe devraient revenir respectivement à 438 F CFA, 393 F CFA et 336 F CFA, en considérant le cours actuel du baril au niveau mondial qui est de 29 951 F CFA. « Lorsque le gouvernement fixait en avril 2012 les prix des hydrocarbures à la pompe, le cours du baril sur le marché international était de 130 dollars, soit 74 334 FCFA, toutes taxse comprises. De nos jours, la baisse considérable du cours du baril est de 29 951 F CFA, soit une différence de plus 44 000 FCFA par rapport à 2012. Si, le gouvernement devait être à l'écoute des préoccupations des populations, nous aurions connu une baisse de 55,67 F CFA à la pompe», a expliqué le secrétaire général de la CGTB. Pour lui, l'argument du gouvernement relatif à la fluctuation entre le dollar et l'euro pour justifier la baisse de 25 F CFA ne tient pas. «L'on nous parle du déficit de la SONABHY sans nous expliquer les causes. L'on ne dit pas non plus qui est le responsable de ce déficit. Cet argument déficitaire ne tient pas également », a-t-il martelé. M. Bazié a également fustigé la justification selon laquelle, les hydrocarbures livrés au Burkina Faso sont de qualité. Car, pour lui, les autres pays se ravitaillent au même endroit que le nôtre.

De l'avis du secrétaire général de la CGTB, ceux qui pensent que les syndicales réunis au sein de la CCVC sont contre la réussite de la transition ont tort. «Nous voulons juste les interpeller que les causes de l'insurrection populaire sont entre autres, la vie chère, la mal gouvernance, la corruption», a-t-il ajouté.

La mauvaise gestion de la SONABHY incriminée

S'inscrivant dans la même logique, Marc Diendiéré du Syndicat national des travailleurs des douanes (SYNATRAD) a affirmé que le rééquilibrage des comptes de la SONABHY dont parle le gouvernement pour justifier la baisse de 25 F CFA est un prétexte pour divertir le peuple. Selon lui, les citoyens ne sont pas comptables de la mauvaise gestion de la nationale des hydrocarbures. Olivier Ouédraogo de la CCVC de renchérir que la pénurie du gaz butane n'est pas liée à la spéculation de certains commerçants, comme l'on tente de le faire croire. Mais, la pénurie est inhérente à la mauvaise gestion de la SONABHY.

Remettant une correspondance au ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat, Hippolyte Dah, le 1er vice-président de la CCVC, Chrysogone Zougmoré, a indiqué que l'heure n'est plus aux discours, mais à la mobilisation et à la lutte. « Aujourd'hui, nous sommes en action à travers un sit-in sur toute l'étendue du territoire national pour exiger du gouvernement de la Transition une baisse significative des prix des hydrocarbures. Nous sommes persuadés que ces prix doivent baisser pour soulager un tant soit peu les souffrances des populations burkinabè», a-t-il soutenu. Il a remercié les militants et sympathisants qui ont répondu massivement présents au mot d'ordre du sit-in, tout en les invitant à se mobiliser pour les grèves des 17 et 18 février 2015, si toutefois, ils ne sont pas entendus par les autorités.

Quant au ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat, Hippolyte Dah, il a promis de remettre la correspondance de la CCVC au Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, pour examen. A la question de savoir, s'il faut être optimiste quant à la suite réservée aux revendications, il a répondu : « en bon Burkinabè, il faut être optimiste».

Karim BADOLO

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