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Les manifestants exigent de la Transition, des actions concrètes

| 09.04.2015
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Les manifestants exigent de la Transition, des actions concrètes
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Les manifestants exigent de la Transition, des actions concrètes
Comme annoncé depuis quelques semaines, la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l'impunité et pour les libertés (CCVC), a tenu son meeting de protestation, le 8 avril 2015, à la place de la Révolution de Ouagadougou.


Les militants et sympathisants de l'Unité d'action syndicale (UAS) ont pris d'assaut la symbolique place de la Révolution dans la matinée du 8 avril 2015. Même si ce n'était pas la mobilisation des grands jours, ils étaient nombreux à sortir pour exprimer leur ras-le-bol. Pendant que certains tenaient des banderoles, pancartes sur lesquelles, il est inscrit : «Vérité et justice pour toutes les victimes de crimes de sang», «Pour le jugement des crimes économiques, en avant !», des slogans comme «A bas l'impérialisme, les intimidations et vérité et justice pour les martyrs de l'insurrection populaire'' retentissaient de la foule. Tous ont répondu à l'appel de grève générale de 24 heures de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l'impunité et pour les libertés (CCVC). Selon le 1er vice-président de cette structure, Chrysogone Zougmoré, en cinq mois de conduite de la Transition, aucun acte concret n'a encore été pris contre l'impunité et la corruption. En dehors de l'ordre des poursuites signé le 24 mars dernier pour le dossier Thomas Sankara, celui de Norbert Zongo n'est toujours pas rouvert. «S'agissant des martyrs de l'insurrection populaire et comble de l'inconséquence, aucune, absolument aucune procédure judiciaire n'est ouverte pour faire la lumière et leur rendre justice, alors même que les autorités de la Transition s'emploient à nous annoncer, depuis bientôt cinq mois, l'organisation d'une Journée d'hommage en leur mémoire», a lancé M. Zougmoré.

Par ailleurs, le syndicat a laissé entendre que la CCVC exige qu'un mandat d'arrêt international soit lancé contre l'ancien président Blaise Compaoré et son frère cadet, François Compaoré. Il a également souhaité que les fonds détournés soient restitués car, a-t-il martelé : «l'argent du peuple appartient au peuple». Se prononçant sur la tenue récente des états généraux de la justice, le 1er vice-président de la CCVC, a estimé que le problème de la justice ne se trouve pas dans l'organisation de débats et des paroles. «On ne peut pas combattre l'impunité et la corruption avec des recommandations, des vœux, des promesses de droiture morale ou encore des pactes. Il faut juger et punir les criminels, les juges corrompus, les délinquants à col blanc. C'est à ce prix que l'on peut dire que l'on mène la lutte contre l'impunité et la corruption dans la cité et dans les palais de justice», a-t-il ajouté. S'agissant des prix des produits de grande consommation, en l'occurrence les hydrocarbures, la CCVC persiste et signe : «il faut une baisse significative». Aussi, a-t-il dénoncé le discours du Premier ministre visant à attirer la sonnette d'alarme sur les grèves ''intempestives''. Un discours qu'il a d'ailleurs qualifié de belliqueux et a réaffirmé son soutien à toutes les luttes dans tous les secteurs d'activités. Pour lui, l'impunité et la démocratie sont incompatibles. C'est pourquoi, le premier responsable de la CCVC a espéré une réaction rapide et positive du gouvernement à leur plateforme revendicative. Une réponse favorable sans laquelle, il a promis dans les jours à venir, des actions de mobilisation sur l'ensemble du territoire national. En attendant, un bilan exhaustif de la participation à ce mouvement national, la CCVC s'est estimée satisfaite, car dans le rapport partiel lu par le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'information et de la culture (SYNATIC), Siriki Dramé, dans l'après-midi du 8 avril, il est ressorti que la grève a été bien suivie dans toutes les 13 régions du Burkina Faso.

Gaspard BAYALA
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