Plusieurs syndicats de magistrats se sont saisis de l'incident survenu le 27 janvier 2015, entre un des leurs et un groupe de jeunes. En effet, un groupe de jeunes installés aux abords du palais de justice a failli prendre à partie un magistrat. Ces jeunes communément appelé « démarcheurs » reprochent au magistrat d'avoir fait arrêter leur camarade Eric Ouédraogo. Cette histoire de démarchage ne semble pas plaire aux magistrats qui voient en cela une sorte de « spoliation » des usagers. Eric Ouédraogo est tombé dans les filets d'un magistrat qui s'est passé pour un usager en demandant ses services. Le démarcheur Eric est donc mis aux arrêts. Ces camarades ayant identifié le magistrat l'ont encerclé dans la matinée du 27 janvier pour exiger sa libération. Toute chose que les magistrats n'ont pas admise et ont condamnée à la suite d'une conférence de presse.
Les démarcheurs spolient les usagers
Les différents syndicats ayant animé le point de presse, voient en ces actes de démarchage une sorte de spoliation des usagers en leur exigeant des sommes faramineuses. « Ces agissements sont mis au compte des acteurs de a justice » ont-il laissé entendre pour dire que de tel acte qu'il qualifie de « petite corruption » exagère le phénomène de la corruption dans le domaine. Selon karfa Gnanou, secrétaire général du Syndicat Burkinabè des Magistrats (SBM), pour un certificat de nationalité, ils leur (les démarcheurs) arrivent d'exiger une somme allant jusqu'à 10000 FCFA pour un coût tout frais compris de 700 FCFA. Les conférenciers du jour ont donc estimé que ces pratiques contribuent « à renchérir le coût de la vie, à amplifier la corruption au sein de la justice et à aggraver les maux de la justice tels que la lenteur et la corruption ».
Revendication des syndicats
Les syndicats demandent entre autres le déguerpissement sans condition et immédiat de tous les démarcheurs, l'arrestation et le jugement de tous les instigateurs de l'incident, l'ouverture de bureaux d'accueil, d'information et d'orientation au sein des palais. Considérant d'autres cas ou des magistrats ont été victimes de menaces dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de leur métier, ils exigent des prises de mesures urgentes pour assurer la sécurité des travailleurs de justice. Et comme pour mettre la pression sur les autorités pour une prise en compte de leur revendication, une grève illimitée, est observée par les travailleurs de justice et ce depuis le 27 janvier, jour même de l'incident.
Les hommes de média ont voulu savoir si cette affaire n'est pas une affaire de solidarité de corps, juste parce que c'est un magistrat qui en est victime. Les conférenciers ont répondu que chaque corps ayant sa spécificité, si les magistrats n'ont pas l'assurance d'être en sécurité, il leur sera difficile de rendre justice. Quid de la corruption et de la perception de la justice par les justiciables. Karfa Gnanou et ses camarades diront qu'en tant que syndicats, il lutte à donner à la justice burkinabè une bonne image en dénonçant certaines pratiques et dispositions qui entachent l'image de la justice.
Pingdiwindé Asizi OUERMI