Grèves des agents des médias publics : Les policiers ont coopéré, après des tractations

| 27.10.2016
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Grèves des agents des médias publics : Les policiers ont coopéré, après des tractations
© DR / Autre Presse
Grèves des agents des médias publics : Les policiers ont coopéré, après des tractations
Les agents des médias publics du Burkina Faso, à l’appel du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC), ont entamé, hier mercredi 26 octobre 2016, une grève de quatre jours, sur toute l’étendue du territoire national. Ils réclament de meilleures conditions de vie et de travail. A Ouagadougou, le fait marquant au premier jour, a été l’affrontement évité de peu entre les grévistes et les policiers.


C’est parti pour 96 heures d’arrêt de travail dans les médias publics, à partir d’hier mercredi 26 octobre 2016. L’initiative est du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC). Tout comme à la grève de 72 heures, du 3 au 5 octobre dernier, les quatre jours devraient être matérialisés par des piquets de grève. Au premier jour, le piquet de grève a été observé devant la cour de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB-télé). Mais, cela n’a pas été sans incidents. En effet, à peine les organisateurs de la grève en train d’installer les tentes devant abriter les manifestants, vers 7 heures, ce mercredi matin, qu’ils ont été sommés de ramasser leurs affaires et de quitter les lieux. Plus tard, vers 9 heures, c’est le Directeur général (DG) de la police, Lazare Tarpaga, lui-même, qui s’est rendu sur le site, accompagné de quelques commissaires. Après des échanges avec ses hommes et des tractions avec des responsables syndicaux du SYNATIC, il repart, non sans avoir dit ceci à ses éléments : «Je vous donne cinq minutes, pour débarrasser les lieux». Il n’en fallait pas plus pour faire monter la colère des manifestants pacifiques. Des propos du genre: «Qu’avez-vous contre des journalistes qui manifestent pacifiquement devant leur lieu de travail ? », «l’on a besoin de vous sur d’autres fronts, pas ici», entendait-on, du côté des grévistes. De l’autre côté, celui des policiers, les responsables présents s’évertuent à expliquer qu’ils ont reçu des instructions pour déguerpir les lieux, «parce que les bruits dérangent les autorités». Plus tard, vers 12 heures, l’arrivée du SG de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié, a fait baisser la tension. Celui-ci a expliqué aux policiers que les manifestants n’ont violé aucun texte pour se retrouver devant la RTB. Par conséquent, ils ne devraient pas être dérangés. La tension a alors baissé et la manifestation est allée à terme.

Dressant le bilan de la première journée de manifestation, le SG du SYNATIC, Sidiki Dramé, s’est dit très satisfait de la mobilisation et de la détermination des militants. Il les a invités à maintenir le cap pour les trois jours suivants. En vue d’éviter d’être déjoué par les forces de sécurité, les premiers responsables n’ont pas précisé le lieu du piquet de grève du 2e jour, mais ont demandé aux travailleurs de se retrouver encore ce jeudi 27 octobre 2016, dans la matinée, devant la RTB-télé, pour décider de la conduite à tenir.

En raison de la grève, les programmes de la radio et de la télévision nationale ont connu de grandes perturbations. En effet, il n’y a pas eu de journaux parlés ou télévisés, par exemple. Quant au quotidien national, Sidwaya, il a tiré, hier mercredi, un double numéro (mercredi 26 et jeudi 27octobre 2016) .

Alexandre TRAORE

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