Depuis mardi, plusieurs agents, notamment de la Fonction publique, observent le mot d'ordre de l'UAS, principale coalition d'organisations de syndicats au Burkina Faso, pour exiger du gouvernement de la transition une baisse 'significative' des prix des hydrocarbures en particulier et de meilleures conditions de vie en général.
'Depuis hier matin, nous n'avons pas eu de cours à l'école. Les maîtres nous ont dit qu'ils n'ont pas de carburant à mettre dans leurs motos et ils nous ont demandé de retourner à la maison', a dit Jacques Ilboudo, 12 ans, élève en classe de CM2 d'une l'école primaire publique de la commune de Bogodogo.
A l'instar des écoles, où la grève semble être bien suivie, certaines entreprises privées, notamment les opérateurs de services de télécommunications, ne sont pas en reste.
'Je ne vais pas préparer beaucoup de repas aujourd'hui, car hier, j'ai eu peu de clients à cause de la grève', indique Alimatou Kambou, gérante d'un petit restaurant au centre-ville, non loin d'une entreprise de télécommunications.
L'Unité d'action syndicale (UAS) a exigé à nouveau mardi du gouvernement burkinabè une baisse sensible des prix des hydrocarbures et menace d'organiser une marche de protestation.
'Si après les 17 et 18 février, ils (membres du gouvernement) ne répondent pas, nous allons organiser une marche de protestation avec la Coalition contre la vie chère (CCVC) pour réclamer notre dû', a annoncé mardi le président du mois des centrales syndicales, Paul Kaboré.
C'est suite à une plainte insistante des syndicats que le gouvernement de transition avait procédé, le 19 janvier dernier, à une réduction de 25 FCFA sur le prix du litre des hydrocarbures.
Cette baisse a été qualifiée par les syndicats de 'largement en deçà des attentes des populations' qui ont organisé un sit-in le 4 février dernier pour réclamer une baisse comprise en 100 et 150 FCFA.
Les syndicats exigent également des solutions pour quelque 6.000 personnes ayant perdu leur emploi du fait de l'insurrection populaire ayant renversé M. Compaoré. Des entreprises appartenant à de présumés proches de l'ancien régime avaient alors été saccagées, pillées et incendiées.
Ce mouvement d'humeur syndical est le premier acte majeur des syndicats après l'insurrection populaire de fin octobre qui a emporté le régime Compaoré, vieux de 27 ans et critiqué pour 'mauvaise' gestion et corruption.
Le gouvernement de transition conduit par le diplomate à la retraite Michel Kafando et le Premier ministre, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida 'ne doit pas oublier ce qui les a portés au pouvoir', selon Jullien Yaméogo, étudiant en Droit à l'Université de Ouagadougou.