C'est par des excuses que le secrétaire général du Ministère de l'économie et des finances a introduit les échanges avec les hommes des médias pour les avoir fait attendre toute la demi-journée du 13 mai 2014, sans pour autant avoir eu le temps, selon ses termes, de les rencontrer. Abordant la grève de 48 heures du Syndicat national des agents des finances, entamée le mardi 13 mai 2014, celui qui se dit le porte-parole du ministère mis en cause dans la non application du protocole d'accord signé en 2011, a rappelé le contexte qui a abouti à cette situation.
A en croire Tibila Kaboré, «ils disent qu'ils sont en grève pour exiger l'application d'un protocole d'accord qu'ils disent que le Ministère de l'économie et des finances ne s'en presse pas d'appliquer». Or, poursuit-il, les termes sont assez clairs. «Nous avons même eu à discuter de cela, la veille du début de la grève de 9 heures à 14 heures, mais ils (les grévistes) concluent qu'il n'y a pas la volonté du ministère d'appliquer le protocole ; ce qui n'est pas notre lecture à nous et donc, ils ont maintenu leur mouvement de grève».
Aux dires du SG du MEF, «ce n'est pas qu'on ne fait rien pour eux, en termes de satisfaction de leurs revendications et les statistiques l'attestent. Si vous repartez dix ans en arrière, ce n'est pas comparable, mais la vie est ainsi faite, l'homme n'est jamais totalement satisfait et ici, le dialogue n'est jamais rompu».
Il a rappelé que le protocole d'accord a été décliné en cinq points et il estime que le ministère a fait le maximum pour son application. «Là où il y a un point qui n'est pas résolu, c'est la réduction des écarts sur le fonds commun. Mais, la balle n'est pas totalement dans le camp du gouvernement. Elle est dans le camp des deux parties, parce que dans le protocole, nous avons dit que nous restons dans la logique des fonds communs et qu'on travaillerait à réduire les écarts dans le futur. Et vous savez que le futur n'a pas de terme, c'est jusqu'à ce que les points de désaccord puissent être aplanis et qu'on arrive à une application consensuelle».
Pour lui, les deux parties doivent chacune faire un petit pas pour aboutir à un consensus. «Chacune devait faire des propositions et le gouvernement en a fait une que le SYNAFI a rejetée, sans être à même d'en proposer une autre. Nous avons proposé une démarche qui a été rejetée par le syndicat et nous n'avons pas reçu d'autres propositions en retour». C'est, selon lui, cela qui constitue le point de désaccord et qui constitue le blocage. Il explique que le gouvernement s'est engagé à réduire les écarts dans le futur, mais comment y parvenir ?
C'est à ce niveau que chacun doit faire un pas. Aux dires du SG, les termes de l'accord donnent raison au ministère, étant donné qu'il est sans délai d'application.
Il en veut pour preuve, un extrait du protocole selon lequel, à l'issue des échanges des 17 et 22 juin 2011 entre le gouvernement et le comité CGTB-finances, sur les préoccupations contenues dans sa plateforme revendicative actualisée, les parties ont convenu de ce qui suit : «En ce qui concerne l'extension d'une indemnité de responsabilité financière à tous les agents du MEF et l'augmentation de son montant pour compter de janvier 2005, conformément au tableau joint à la plateforme, le gouvernement s'engage à examiner la question dans le cadre de la prochaine rencontre gouvernement-syndicats, prévue pour se tenir en octobre 2011. Cette rencontre étant instituée dans un cadre global de cohérence, les préoccupations des partenaires sociaux, notamment la question indemnitaire».
Pour rappel, le SYNAFI a entamé une grève de 48 heures pour exiger du gouvernement l'application du protocole d'accord qui tarde à prendre effet, du fait de la mauvaise foi du ministre de l'économie et des finances, Lucien Noël Marie Bembamba. Un argument rejeté par les premiers responsables du MEF dont le secrétaire général qui renvoie la balle au SYNAFI, l'accusant de rompre de manière unilatérale, le dialogue.
Omar COMPAORE
( Avec Aujourd8 )