Un mois, c'est le temps que va durer la grève du Syndicat des greffiers du Burkina (SGB) et du Syndicat national des agents de la justice (SYNAJ). Et ce, pour exiger une fois de plus du gouvernement l'adoption de la loi 054-2012 portant statut du personnel du corps des greffiers, à savoir le décret portant grille indiciaire et celui portant régime indemnitaire. Pour les greffiers, les 30 jours de grève sont justifiables, car ils ont subi trop d'injustices. La loi est intervenue, après 21 ans de protestation, mais depuis son adoption en 2012, son application n'est pas encore effective. A en croire le secrétaire général du SGB, Paul Tapsoba, cette grève d'un mois est sans doute, une thérapie de choc à la hauteur du mal qui gangrène les greffiers. Selon leurs explications, le Ministère de la justice, par l'intermédiaire de son secrétaire général, a entrepris des actes de sabotage de la grève, en servant des réquisitions massives et intempestives à ses membres. «Ces velléités d'entrave au droit de grève qui est reconnu par notre loi fondamentale, n'entameront en rien la ténacité de nos militants», a fait savoir Delwendé Paul Tapsoba, secrétaire général du SGB. Les greffiers dénoncent et condamnent l'acharnement et les tentatives d'intimidation dont ils sont victimes. C'est le cas à Bobo-Dioulasso où une militante en position de SND et officiant dans un cabinet d'instruction, a été contrainte par un juge d'instruction, d'assurer le fonctionnement de tous les cabinets où les greffiers sont en grève, sous peine de représailles. Face aux dérives des autorités, les greffiers lancent un appel aux autres militants à ne pas requérir aux réquisitions déjà servies et celles à venir. Par ailleurs, ils avertissent les autorités que tout acte supplémentaire de sabotage de la grève ou d'intimidation les obligerait à prendre des mesures plus fortes. Les greffiers invitent les présidents, les procureurs de cours et tribunaux, ainsi que les magistrats, à ne pas méconnaître le pacte de solidarité qu'ils ont signé, lors de l'agression du juge au siège du Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Et à éviter de saper leur grève qui est des plus légitimes, mais plutôt de les soutenir. Les greffiers s'excusent de tous les désagréments que causerait cette grève aux justiciables et rejettent l'entière responsabilité au gouvernement qui refuse d'édicter les règlements d'application de la loi n°054/2012/AN du 18 décembre 2012 portant statut du personnel du corps des greffiers.
Pélagie OUEDRAOGO