Depuis l'annonce de la fermeture des cités universitaires, les manifestations des étudiants pour exprimer leur mécontentement se suivent et vont de mal en pis. En effet, dans l'après-midi du 1er août 2013, les étudiants de Ouaga 1 et 2 ont, dans leur furie, barricadé l'une des artères les plus importantes de la ville, à savoir l'avenue Charles de Gaulle où un véhicule fond rouge a été incendié par ces derniers. Cette sortie fait suite, selon l'un des responsables de la lutte, Ouanoma Albert Nakoulma, étudiant en 3e année de droit à l'université Ouaga2, à la descente de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) dans les cités universitaires de la Patte-d'oie et de Kossodo pour « déguerpir » les étudiants de ces cités. Toujours selon lui, la situation aurait dégénéré entre forces de l'ordre et étudiants, avec à la clé des blessés. C'est donc pour soutenir leurs camarades en « détresse » que ceux de Zogona sont également sortis en vue de témoigner leur solidarité. « Nous avons pris la ferme décision de battre le pavé pour aller rejoindre nos camarades des cités de Kossodo et de la Patte-d'oie. Mais comme nous avons appris que la CRS a pris d'assaut les entrées et les sorties des cités universitaires et que nous ne pouvons pas y avoir accès, nous avons unanimement décidé de nous retrouver ici (NDLR : avenue Charles de Gaulle) pour manifester notre désapprobation totale face à ces mesures anti-estudiantines », a-t-il ajouté. Pour Albert Nakoulma, les étudiants ne sont « ni violents, ni des vandales, ni des inciviques mais des intellectuels ». Et d'ajouter que ce sont les autorités qui veulent toujours les violenter et que « lorsque le campus est en paix, elles trouvent toutes les situations possibles pour mettre l'université à feu et à sang ». Tout en lançant un appel à l'endroit de tous afin de les soutenir dans cette lutte qu'il a qualifiée d'« une lutte de tous les Burkinabè », Albert Nakoulma a invité les autorités à « lever la mesure de fermeture jugée anti-estudiantine et qui compromet l'avenir des étudiants ». Il faut signaler qu'au cours de la manifestation, un confrère a vu son appareil photo numérique confisqué et ses tentatives pour le retrouver ont été vaines.
Colette DRABO