C'est au cours d'un point de presse tenu ce vendredi 25 juillet 2014 au siège du département ministériel de l'Economie et des Finances, que Tibila Kaboré a expliqué les raisons du déguerpissement à coups de gaz lacrymogène des membres du Synafi, lors du dernier jour de leur sit-in le jeudi dernier. « La raison principale de cette dispersion est due à la nuisance sonore constatée lors de leur rassemblement. Nous reconnaissons leur droit de ne pas travailler. Mais il faut qu'à leur tour, ils ne perturbent pas ceux qui ont décidé de travailler», a indiqué le secrétaire général.
Par une correspondance datée du 24 juillet et qui aurait été transmise au secrétaire général du Synafi, par les soins du directeur des Ressources humaines du ministère (dont nous avions reçu copie au cours du point de presse, Ndlr), M. Kaboré a déclaré en substance ceci : « il m'a été donné de constater que lors de vos sit-in, il est organisé des manifestations dans la cour du ministère (...) avec à l'appui des animations sonores et des coups de sifflets perturbant du même coup la quiétude des agents ayant choisi de travailler. A l'occasion de nos rencontres, je vous ai rappelé qu'à notre sens même, si le sit-in est un droit, il doit s'exercer dans le silence. (...) par la présente, je voudrai vous rappeler de faire cesser les nuisances sonores à l'occasion de vos sit-in, faute de quoi l'administration se verra obligée de prendre des mesures pour y mettre fin».
Et cette « riposte » de l'administration ne s'est pas fait attendre, face «au refus d'obtempérer des grévistes». Les forces de l'ordre ont dispersé les agents à coups de gaz lacrymogène le jeudi 24 juillet. Selon le SG, seul quatre membres du syndicat ont été interpellés, entendus, et relâchés par les éléments de la sécurité, dans la même journée, «au lieu d'une dizaine de personnes comme annoncé par les médias».
Stoïque et imperturbable, Tibila Kaboré laissera entendre que la provocation est venue des manifestants. «Un sit-in doit se faire dans le calme et sans nuisances sonores. Nous leur avons demandé d'aller à la Bourse du travail s'ils veulent faire du bruit. Nous reconnaissons leur droit de manifester. Mais ils doivent aussi respecter le droit des autres agents qui veulent travailler», a-t-il martelé.
Toutefois, il a déclaré être disposé au dialogue avec le Synafi après les événements de ce jeudi. Notons que le syndicat revendique l'application d'un protocole d'accord signé depuis 2011 avec le ministère de tutelle et qui ne serait pas entièrement appliqué. Les points essentiels de cet accord sont l'allocation d'un fonds commun à la hauteur des régies, la mise en place de l'indemnité de responsabilité financière et de logement, et le départ des policiers du ministère. Depuis le début de l'année, ce mouvement d'humeur porte à cinq le nombre de manifestations organisées par le syndicat en vue de la satisfaction de sa plateforme.
Dimitri Kaboré (collaborateur)