De 7 heures à 10 heures, les agents de la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique ont déserté leurs bureaux pour rejoindre la cour de l'institution. L'objet ? Exiger «plus de transparence dans la gestion des motivations financières, l'implication du Syndicat autonome des travailleurs du Trésor du Burkina (SATB) dans les décisions qui concernent les intérêts des agents, plus de liberté syndicale». C'est du moins ce que nous a fait comprendre Séini Koanda, inspecteur du Trésor et SG du SATB. De son avis, les agents du Trésor ne savent pas comment sont gérées les motivations financières (prime de rendement, fonds commun) et ce n'est qu'à la caisse qu'ils découvrent ce qui leur revient. En plus, dit-il, depuis 2007, un mouvement du SATB a été réprimé et suivi d'affectations abusives de certains agents, qui ont contribué à affaiblir le Syndicat ; sans oublier que l'organisation syndicale n'est pas associée aux grandes décisions qui concernent les carrières des agents et leurs intérêts moraux. C'est pourquoi sur l'ensemble du territoire, ce sit-in est organisé afin d'obtenir la résolution de leur plateforme revendicative. Au cas échéant, la lutte s'accentuera.
Du côté de la Direction générale, le maître de céans nous a reçu puis nous a envoyé chez la responsable du Service Ressources humaines, Edwige Marie Evelyne Yaméogo. Selon elle, «il est difficile d'expliquer la tenue de sit-in», car le dialogue est noué avec les responsables du SATB. En effet, affirme-t-elle, la plateforme des travailleurs est en discussion depuis un certain temps entre les deux parties. En ce qui concerne la transparence dans la gestion des motivations financières, Mme Yaméogo dit que le grief que retient le syndicat contre l'autorité a trait à la prime de rendement, qui est basée sur les recouvrements. Depuis, les deux camps ont pris langue, et il a été convenu d'associer le Syndicat dans la détermination de la trésorerie nette, du montant total de la prime de rendement et de la répartition de cette prime. Le processus est en cours, et les manifestants le savent. Pour ce qui est des libertés syndicales, elle poursuivit en disant que la Direction générale, depuis l'arrivée de cette équipe en tout cas, a toujours accordé les salles pour les réunions syndicales et autorisé les absences pour les mêmes causes.
Mme Yaméogo a ajouté que les organisations syndicales au sein de la DGTCP (il y en a deux : le SATB et le SYNATB) sont associées aux débats depuis que leur plateforme a été reçue par la direction. Un consensus aurait même été trouvé pour répartition de la prime de rendement. «Le torchon ne brûle donc pas, et nous ne nous expliquons pas ce sit-in, puisque nous sommes en pleines discussions avec le SATB», a conclu la responsable du Service Ressources humaines de la DGTCP.
M. Arnaud Ouédraogo