Partis de la place Tiéfo Amoro, les marcheurs sont passés par le boulevard de la Révolution avant de rejoindre le rond-point du Paysan pour continuer vers la mairie centrale. Un itinéraire qui n'était, pourtant pas, prévu, mais les marcheurs étaient déterminés à faire, si besoin, le tour de la ville. Ils emprunteront par la suite l'avenue de la liberté, en passant par la place Tiefo Amoro pour le boulevard où les attendaient les responsables du Rassemblement des partis de l'opposition du Houet. Si une partie des marcheurs est restée pour écouter les messages, une autre, notamment ceux du Mouvement en rouge Faso Kun kô, a continué sur la route nationale n°1 pour bloquer la voie. Le Conseil régional des Hauts-Bassins a été aussi bloqué par des marcheurs. Dans les coulisses, on aurait entendu que ces consignes ont été données par les responsables des partis de l'opposition. Le monument Blaise Compaoré (communément appelé Blaise Compaoré et Kadhafi) a été tout simplement déboulonné par les marcheurs. Constatez par vous-même à travers les images.
A Ouahigouya
L'ensemble des partis politiques de l'opposition de la province du Yatenga ont mobilisé les militants et sympathisants pour scander le non au référendum. Réunis devant la place Bandana autour de 8 heures du matin, jeunes, femmes, commerçants, travailleurs et autres personnes de tout âge ont parcouru les artères de la ville pour dénoncer ce qu'ils qualifient comme étant coup d'Etat constitutionnel. Des pancartes en l'air sur lesquelles des slogans contre le régime et des chansons de victoire certaine ont animé la marche qui a conduit à la place de la Nation. Le responsable régional du CFOP, Abdoulaye Ouédraogo, a invité les manifestants à se tenir débout, la main dans la main pour les batailles futures. En entendant le vote des députés le 30 octobre 2014 à l'Assemblée nationale, l'ensemble des responsables des partis politiques de l'opposition ont salué la forte mobilisation qu'ils qualifient de jamais vue à Ouahigouya. Une altercation a failli toutefois se produire avec la présence de certains militants du CDP, réputés faiseurs de toubles, mais tout est bien qui finit bien.
Ouagadougou n'a jamais autant mobilisé pour une cause...
Contre vents et marées, l'opposition politique burkinabè a tenu, ce mardi 28 octobre 2014, sa marche meetingpour lancer le mot d'ordre de la désobéissance civile contre la modification de la Constitution. L'appel du chef de file de l'opposition, Zéphirin Diabré et des autres leaders de l'opposition a été bien suivi avec une ville morte, une mobilisation jamais égalée, pour dire non à la révision de l'article 37 de la Constitution.Le constat, à Ouagadougou,et dans lesvilles du Burkina Faso.
Dans le cadre de la volonté du pouvoir en place à réviser la Constitution, l'opposition burkinabè a dit non au tripatouillage de notre Constitution. Le projet de loi étant déjà sur la table de l'Assemblée nationale, il ne restait à l'opposition que de réorienter sa lutte contre cette forfaiture qui ne dit pas son nom. Ainsi, l'opposition politique a décrété une désobéissance civile marquée par une marche dans tout le pays.
A Ouagadougou ce mardi 28 octobre, la ville était vraiment paralysée toute la journée. Les commerces, les banques, les stations-services et les grands services sont restés fermés. Seuls tournaient au ralenti quelques services étatiques. Même l'hôpital Yalgado Ouédraogo a tourné au ralenti et n'a donc pas connu l'affluence des jours ordinaires. Les rues étaient désespérément vides. Les gens sont restés terrés chez eux. Les seules personnes qu'on rencontrait étaient ceux qui ralliaient la place des Nations par dizaines à pieds ou à motos pour la marche. Après la marche, chacun est retourné sagement chez lui avec le sentiment du devoir accompli en attendant un nouveau mot d'ordre. La semaine risque d'être vraiment perturbée, car aujourd'hui, c'est le CCVC qui appelle à une marche contre la vie la vie chère. Jeudi, c'est le grand jour redouté par tous car, c'est ce jour que le projet de loi passe à l'Assemblée nationale pour y être voté.
Laurent Bado sort de sa retraite politique
Il y a longtemps qu'on avait aperçu le président d'honneur du PAREN dans un meeting ou autres activités de l'opposition. Mais cette fois-ci, Laurent Bado est sorti de sa retraite politique. Il était bien présent à cette marche meeting de l'opposition pour la désobéissance civile. Pour cette occasion, ce sont les manifestants mêmes qui ont demandé à ce que le professeur Laurent Bado s'exprime.Et ill'a fait: «Je vous avais prévenu depuis des années; vous n'avez pas écouté et voilà. Taisez-vous! Dansl'histoire de l'humanité, il n'y a que trois chefs d'Etat qui ont démissionné. Nous demandons à Blaise Compaoré de démissionner. Il doit démissionner pour son propre honneur et sa dignité et pour la paix. Nous ne voulons pas de paix au cimetière». A sasuite, c'est l'un des responsables charismatiques du Balai citoyen, Sams'k le dja, qui prendra la parole pour inviter les jeunes à descendre à Ouagadougou pour empêcher la modification de l'article 37 de la Constitution. «Il faut dire aux guerriers de tout le Burkina Faso de descendre sur Ouagadougou.
Consignes respectés malgré la marée humaine
Pendant près de deux heures d'animations, brandissant entre autres, des pancartes, des branches d'arbres, des balais, en scandant des slogans hostiles au pouvoir de la 4èmeRépublique, c'est une marée humaine, jamais vue en termes de mobilisation dans la capitale, qui a quitté la place de la Nation autour de 9 heures et quart. Entre autres pancartes, on lisait:« Constitution génétiquement modifiée, on n'en veut pas au Faso, respecte la Constitution et libère la Présidence...». Des jeunes, des femmes et mêmes des anciens ont pris part à cette journée de protestation, initiée par le chef de file de l'opposition politique du Burkina (CFOP-BF). Le mot d'ordre lancé par le CFOP-BF a été respecté. Les manifestants très engagés afin de barrer la route au président du Faso en 2015, ont marché à travers plusieurs artères de la capitale. On peut citer les avenues du médiateur, Gamal Abdel Nasser, de Monseigneur Thevenoud Joanny, de la Cathédrale et du Dr Kwamé N'Krumah, le rond-point des Nations unies et la place de la Nation. Tous unis pour le changement. En plus de leur détermination et de la très forte mobilisation, ils n'ont pas agi en hors la loi. Les consignes de savoir vivre et Self-contrôle ont été respectées.
Vu et entendu
Une marche pas comme les autres
Le mot d'ordre lancé par l'opposition politique a été suivi à la lettre par les Ouagavillois. En effet, sur toute l'étendue du territoire communal, on pouvait voir que les commerces, les stations à essence, les gars des différentes compagnies de transport et même des églises et des mosquées, notamment la grande cathédrale de Ouagadougou, étaient fermés.
Laurent Bado, le chouchou du public
La marche meeting d'hier a été marquée par le retour triomphal de Laurent Bado, président d'honneur du PAREN et de Salif Diallo du MPP. Mais ces deux personnalités qui ne sont plus à présenter sur la scène politique de notre pays, n'ont pas suivi le cortège. Ils se sont juste contentés d'attendre les manifestants à la place des Nations.
Des interpellations
Au cours de la marche, il faut le dire certains manifestants ont été interpellés par les forces de l'ordre. Parmi ces interpellés, il faut citer un certain monsieur à la trentaine d'âges qui a été appréhendé avec une arme automatique par dévers lui. Après son interrogatoire par les forces de l'ordre, il est ressorti qu'il est de la garde rapprochée d'un des présidents des partis d'oppositions et qu'il avait l'autorisation de port d'arme. Il faut retenir qu'il a été par la suite libéré, mais sans son arme.
Des manifestants arrosés à l'eau chaude et au gaz lacrymogène
Après des jets de pierres sur les forces de sécurité sans réaction de la part de la police, il a fallu des bousculades pour que «l'eau déborde le vase». C'est ainsi que les forces de l'ordre ont chargé avec le gaz lacrymogène et de l'eau chaude sur ces manifestants indélicats qui ont pris leurs jambes au cou. D'aucuns se sont adonnés à brûler des pneus sur les voies publiques.
Changement de cap: des manifestants exigent d'aller à l'hémicycle
Le camion qui faisait la ronde avec les opposants a été stoppé par les manifestants au rond-point des Nations unies. Les Leaders politiques qui étaient à bord ont dû continuer la marche à pied pour rejoindre leur point de départ. Profitant de cette situation, les manifestants ont supplier ces leaders de changer l'itinéraire de la marche pour se diriger vers l'Assemblée nationale, sans succès.
Koudougou n'a pas manqué l'occasion
Commerces fermés, services publics et privés également fermés, donnant ainsi à Koudougou l'image d'une ville morte. C'est le constat fait par notre équipe de reportage dans ladite ville ce mardi 28 octobre 2014, à l'occasion de la journée de désobéissance civile décrétée par l'opposition politique, contre la modification de l'article 37 de la Constitution.
Cette journée de désobéissance s'est traduite par une marche-meeting dans la ville de Koudougou à l'instar des autres villes du pays, pour désavouer le pouvoir de Blaise Compaoré. Les manifestants se sont rassemblés au Théâtre populaire dès 8 heures, où des consignes ont été données pour le bon déroulement de cette marche. Et comme d'habitude, c'est le même itinéraire qui a été suivi, mais une fois à la place Maurice Yaméogo, les milliers de manifestants ont subitement décidé d'aller jusqu'au gouvernorat de la région du Centre-Ouest en scandant «libérez Kossyam» avant de revenir au point de départ. Le meeting n'a malheureusement pas pu se tenir à cause d'une panne technique des appareils de sonorisation, obligeant les manifestants à regagner leur domicile. Toutefois, ils ont pris l'engagement de se réunir ce mercredi 29 octobre pour la marche de la Coalition contre la vie chère (CCVC). Quant au projet de loi portant modification, déjà déposé sur la table du Parlement, les manifestants ont interpellé les députés à ne pas céder à cause de leur ventre, mais de penser plutôt au peuple souffrant afin de voter contre. Mais attention! La marche a failli dégénérer avec les forces de l'ordre quand un groupe de marcheurs a exigé de faire une descente sur la résidence du gouvernorat pour y mettre le drapeau en berne. Il a fallu engager des négociations entre les jeunes très remontés avec les responsables du Collectif anti-référendum (Augustin Kabré, Narcisse Bama) du Boulkièmdé. A la mairie de la ville de Koudougou, l'inquiétude se lisait sur les visages des quelques travailleurs qui y étaient. Le bourgmestre que nous avons aperçu à une des portes d'entrée se dit rassurant. «Quand vous entriez dans l'enceinte de la mairie je vous ai aperçu car j'étais en train de faire le tour des services pour m'assurer que tout se passe bien. C'est vrai qu'au niveau du service de l'Etat civil, j'ai vu moins d'engouement que les autres jours. Peut-être que les gens estiment que la mairie n'allait pas fonctionner», a témoigné Jérôme Zoma. Du côté des services de l'administration publique, aucun service n'a ouvert contrairement aux propos du ministre Alain Edouard Traoré, Porte-parole du gouvernement, qui avait informé l'opinion au journal télévisé de 20 heures que l'administration ne serait pas paralysée.
Firmin OUATTARA
Jules Tiendrébeogo
Ibrahim Bayili
Adama Manankounou
Moussa Saréba
Souro DAO
Bassératou KINDO
Lassané DOGA
Zanga Souleymane DAO
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