Dans la matinée du mercredi 05 octobre, aux environs de 10 heures, une source nous apprend qu’un groupe de manifestants de Ziga serait en route pour Kaya, la capitale provinciale et régionale afin de dénoncer la situation de crise qui entrave le fonctionnement du nouveau bureau de conseil de leur commune. A 10h 40 mm, une autre source nous fait savoir que le groupe de manifestants venu de Ziga est arrivé à la place du gouvernorat du Centre-Nord en véhicules et sur une cinquantaine de motos.
A notre arrivée sur les lieux 05 mm plus tard, nous avons trouvé les manifestants en question regroupés à une centaine de mètres du bâtiment du gouvernorat. En face d’eux, étaient postés des éléments de la police nationale. D’autres éléments de la police à bord d’un véhicule étaient aussi positionnés sur place. A l’entrée du gouvernorat, le directeur régional de la police du Centre-Nord, le commissaire Luck Soulama, échangeait avec le commandant du groupement départemental de la gendarmerie de Kaya, Ablassé Sans Soré.
Renseignement pris, le patron de la police aurait demandé aux manifestants qui souhaitaient rencontrer le gouverneur de désigner des représentants. A 11h 16 mn, 05 représentants choisis par les manifestants en compagnie du responsable régional de la police se détachent du groupe pour le rejoindre dans le bureau du gouverneur. Les échanges se sont déroulés à huis-clos pendant plus d’une heure entre les envoyés des manifestants et le gouverneur Nandy Somé/Diallo qui était entourée pour l’occasion de ses proches collaborateurs et des responsables sécuritaires. A 12h 32 mm, les responsables des manifestants sortent enfin du bureau du gouverneur et rejoignent leurs camarades toujours rassemblés sous le soleil.
Soumaïla Ouédraogo, le conseiller régional de la commune, s’adresse à l’assistance en ces termes : ‘‘Le gouverneur nous a bien reçus mais a déploré le fait que nous sommes venus manifester à Kaya sans l’informer. Elle nous a indiqués que l’administration à elle seule ne peut pas résoudre la crise qui affecte notre conseil municipal. Le gouverneur nous a fait comprendre qu’une délocalisation ou une passation des charges et l’installation du maire et son bureau de conseil sous surveillance sécuritaire ne sont pas des solutions au problème. Elle nous a aussi signifié que cette crise ne peut pas se résoudre dans la violence. Pour elle, nous sommes tous des frères et des sœurs dans la commune de Ziga et nous devons résoudre notre différend dans le dialogue et la tolérance. Le gouverneur nous a demandé de poser aussi le problème auprès des personnes-ressources de notre localité dont le chef de canton de Soubeira et le Ting-Soaba de Ziga afin qu’elles s’impliquent aux côtés de l’administration pour un dénouement de cette crise sociopolitique. Je pense qu’avec un tel message du gouverneur, nous devons garder de la retenue et de la patience.’‘
Les propos du conseiller régional ont permis de calmer les esprits des manifestants dont certains n’ont pas cacher leur colère contre quelques politiciens qu’ils accusent d’être la cause de leur souffrance. Adama Sawadogo, dit Soubeiga, et Augustin Sawadogo disent en vouloir au député Sayouba Ouédraogo. Ils disent ne pas comprendre pourquoi des habitants de Ziga désapprouvent l’élection d’un élu de Soubeira à la tête de la mairie alors que la commune a été dirigée depuis une dizaine d’années par des élus de Ziga-Centre.
Au dire de ceux-ci, les habitants de Soubeira ne se sont jamais révoltés pour remettre en cause la délocalisation du siège du département auparavant implanté dans leur localité à Ziga il y a de cela une trentaine d’années suite à une crise de chefferie. Rasmané Sawadogo, le président du comité villageois de développement (CVD) de Guibtenga dit être inquiet. ‘‘Nous allons boycotter les rencontres à Ziga si cette situation de crise n’est pas résolue’’, a-t-il déclaré.
Joint au téléphone dans l’après-midi du mercredi, le député Sayouba Ouédraogo nous a confié n’être mêlé ni de près ou de loin à la crise à Ziga. A l’en croire, son parti, à savoir le MPP sorti majoritaire aux élections municipales dans la commune, s’est pleinement investi pour éviter une crise au conseil. Les protagonistes dont les deux candidats au poste de maire (Ndlr : Sadaré Ouédraogo et Adama Sawadogo) se sont même accordés lors d’une rencontre de médiation sur la mise en place d’un bureau de consensus. Sadaré Ouédraogo (Ndlr : élu de Soubeira) devait briguer le fauteuil de maire et Adama Sawadogo (Ndlr : élu de Ziga) celui de 1er adjoint au maire. Pour lui, la crise est née suite au non-respect du consensus avec la non élection d’Adama Sawadogo comme 1er adjoint au maire. Le député Sayouba Ouédraogo demande à ses détracteurs d’apporter les preuves de son implication dans la crise qui affecte le conseil municipal de Ziga.
En rappel, le nouvel organe dirigeant du conseil municipal de Ziga mis en place depuis le lundi 18 juillet 2016 a été déclaré indésirable avant même sa prise de service par un groupe de frondeurs. Ces derniers, qui seraient des partisans d’Adama Sawadogo, un des candidats malheureux à la conquête de la mairie, s’opposeraient à l’élection de Sadaré Ouédraogo, un élu du village de Soubeira pour diriger la municipalité. Il est à noter que le MPP a remporté 61 des 66 sièges à pourvoir dans la commune.
D. Windpouyré Ouédraogo