Les Ouagalais ont répondu à l'appel de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l'impunité et pour les libertés (CCVC). Des travailleurs, des syndiqués, des étudiants, des sans emplois ont pris d'assaut la place de la Place de la Nation, ce 20 juillet 2013, pour prendre part au meeting de contestation contre la vie chère. A la surprise des organisateurs, la foule électrisée a appelé à une marche. A cor et à cri, elle scandait des minutes durant : « On veut marcher, on veut marcher ». Il a fallu que le président de la coordination nationale, Tolé Sagnon use de tact pour calmer les ardeurs des manifestants. Il a fait comprendre, en substance, que la coalition n'a pas fini de marcher, qu'elle va faire le bilan de la manifestation et décider éventuellement d'une marche. Il a précisé que cela ne se fera pas par phénomène de mode, ni pour faire plaisir à quelqu'un, mais pour la satisfaction des intérêts des populations. Ceci dit, il a demandé à tous ceux qui ne sont pas contents de s'exprimer dans les structures syndicales de base afin d'harmoniser les vues sur les raisons et l'itinéraire de la marche. Après cette mise au point, Tolé Sagon a délivré le message de la CCVC, qui selon lui devrait être lu dans l'ensemble des provinces et grands centres urbains du pays. Il ressort que l'on assiste au renchérissement continu et exponentiel du coût de la vie, à la crise du secteur de l'énergie, à la corruption, à des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales et aux libertés d'expression. Partant de ce fait, il a appelé ses camarades à poursuivre avec plus d'ardeur, le travail de renforcement de la CCVC et des cadres existants à tous les niveaux, national, régional, provincial, des arrondissements, des secteurs, des secteurs et des villages. En sus, il a affirmé que la coordination nationale exhorte les manifestants aux tâches d'organisation et de mobilisation afin de mener des luttes organisées. A la question de savoir si elle va organiser des marches, il a répondu que celles-ci ne sont pas une fin en soi, mais plutôt une forme de lutte. Pour illustrer son propos, il a pris l'exemple du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), du syndicat des travailleurs de l'ONATEL et du Syndicat autonome des travailleurs de l'information et de la communication (SYNATIC), pour faire comprendre que s'il y a eu des acquis, ce n'est toujours par les marches. Puis de répéter que les marches sont une forme de lutte tout comme les grèves. « Nous pouvons combiner les formes, mais quand nous appelons à une forme, nous appelons les militants à la respecter », a-t-il argumenté. Il a reconnu que le mouvement a failli leur échapper avant de dire que c'est parce qu'ils sont organisé qu'il ne l'a pas été. En réponse à une question portant sur le retour de l'ascenseur à l'opposition politique qui a appelé ses militants à soutenir la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l'impunité, et pour les libertés, le président de la CCVC n'a pas tranché :« je ne m'occupe pas de ces questions... Il ne s'agit pas pour le président de prendre des décisions pour les autres ». Il a fait savoir que ses camarades et lui vont en discuter dans le cadre de la CCVC qui comprend une quarantaine d'organisations, au nombre desquelles des associations syndicales, des organisations de femmes, de défense des droits de l'homme, de jeunes, de commerçants, de paysans etc... pour finir, il a laissé entendre : « Quand nous sommes tous sur le terrain de la lutte, si c'est pour les mêmes intérêts, nous devons nous rencontrer ».
Adama BAYALA
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Abdoulaye BALBONE