72 heures. C’est la durée de la grève décrétée par la section communale de Bobo-Dioulasso du Syndicat national des travailleurs de collectivités territoriales du Burkina (SYNATRA-CTB) à compter de ce mercredi 12 avril 2017 pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail. Ce mouvement d’humeur fait suite à la crise qui oppose la Commune aux Impôts et au Trésor. «Depuis le 30 janvier 2017, le recouvrement des impôts locaux de la commune a été boycotté par les services des impôts. Nous avons entamé des démarches auprès des autorités du pays et auprès de notre central syndical pour une issue favorable de cette crise. Jusqu’à présent, rien ne nous dit que la crise sera dénouée. C’est ce qui nous a poussés à décréter 72 heures de grève pour interpeller une fois de plus l’autorité notamment celle régionale en la personne du gouverneur des Hauts-Bassins et aussi au niveau national à savoir le ministère de tutelle qu’est le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et le ministère des Finances pour les interpeller sur ce qui se passe à Bobo-Dioulasso», a expliqué Lamine Passoulé, secrétaire général du SYNATRA-CTB/Bobo.
Pendant ce temps dit-il, les agents mis à la disposition des Impôts et du Trésor par la Commune ont tous été renvoyés au motif qu’ils ne sont pas compétents. Du coup, les activités de recouvrement des recettes de la Commune sont paralysées. Toute chose qui n’est pas sans conséquences sur le fonctionnement de celle-ci mais surtout sur les travailleurs qui «risquent de ne pas avoir leurs salaires». C’est ce qui a poussé les travailleurs selon eux, à descendre dans la rue pour interpeller les autorités quant aux risques qui pèsent sur eux.
Partis de la Bourse du travail pour rallier le Gouvernorat, les marcheurs, à travers des slogans, n’ont pas caché leurs revendications. Tout en attirant «l’attention des autorités et particulièrement la Direction générale des impôts sur la répercussion de cette crise des travailleurs de la Commune de Bobo-Dioulasso sur les salaires des agents», les marcheurs dénoncent ce qu’ils qualifient de «manœuvres tendant à conditionner le recouvrement des ressources financières à la signature d’une convention de collaboration». Aussi, exigent-ils «l’application effective de l’arrêté ministériel conjoint N°2014-008/MEF/MATD du 12 février 2014 portant création de régies des recettes auprès des arrondissements de la Commune de Bobo-Dioulasso et une meilleure implication des agents de recouvrement recrutés par la Commune dans la mobilisation des ressources financières de celle-ci».
Doléances des travailleurs en main, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins a salué les marcheurs pour l’esprit de leur marche. Quant aux travailleurs, ils ne sont pas prêts à baisser les bras. Ainsi, menacent-ils de passer à la vitesse supérieure si toutefois rien n’est fait après ces 72 heures de grève.
Cheick Omar Traoré