Des travailleurs de la Fonction publique et du secteur privé du Burkina Faso observent un arrêt de travail sur toute l'étendue du territoire, les 17 et 18 février 2015, pour exiger l'amélioration des conditions de vie des populations. A Ouagadougou, les grévistes se sont retrouvés à l'Education ouvrière pour exiger du gouvernement, la satisfaction de leur plateforme revendicative résumée en huit points. Il s'agit de la baisse du prix des hydrocarbures d'au moins 150 F CFA et la disponibilité du gaz butane sur l'ensemble du pays. Le deuxième point est relatif à la révision de la loi 13 du 28 avril 1998 portant régime juridique applicable aux emplois de la Fonction publique, à la grille salariale des agents de la fonction publique et de la loi 28 du 13 mai 2008 portant code du travail. A ces points s'ajoutent, la relecture consensuelle de l'arrêté conjoint 2013 du 30 mai 2013 portant procédures de traitement et modalités de liquidation de la retenue salariale pour fait de grève, l'engagement des poursuites judiciaires contre les auteurs et commanditaires des crimes de sang et des crimes économiques avant et pendant l'insurrection populaire d'octobre. En ce qui concerne la baisse de 150 F CFA des prix des hydrocarbures, le secrétaire général de l'Organisation nationale des syndicats libres (ONSL), président du mois des centrales syndicales, Paul Kaboré, pense que cela est possible, car le prix du baril a baissé au niveau international. Il a soutenu que cela est effectif dans certains pays de la sous-région ouest-africaine. Il a cité en exemple la Côte d'Ivoire où les prix à la pompe ont baissé de 125 F CFA et de 120 F CFA au Sénégal. Pour lui, l'argumentaire du gouvernement relatif au déficit de 100 milliards de F CFA au niveau de la Société nationale burkinabè d'hydrocarbures (SONABHY) pour ne pas baisser les prix n'est pas fondé. Car, selon ses dires, les Burkinabè paient leurs impôts et il n'est pas normal qu'ils paient les dettes de ladite société. « Nous pensons qu'en toute sincérité, on peut aboutir à une réduction de 100F », a insisté M. Kaboré. Même son de cloche au Syndicat national des travailleurs des douanes. Selon le secrétaire chargé de la formation et des relations extérieures de ce syndicat, Marc Guingueré, techniquement, la baisse du prix du carburant est possible. « Cela ne souffre même pas de débat, parce qu'il existe plusieurs mécanismes », a insisté M Guingueré. Il a expliqué que le déficit, dont il est question, est lié tout simplement à une mauvaise gestion de la SONABHY.
Mariam OUEDRAOGO
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