Lutte contre la corruption : les mines,un secteur nouveau dans la corruption, selon le REN-LAC

| 25.12.2015
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Dr Claude Wetta - Secrétaire exécutif du REN-LAC
© DR / Autre Presse
Dr Claude Wetta - Secrétaire exécutif du REN-LAC
Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a procédé au lancement de 3 rapports d’études sur la corruption, ce mercredi 23 décembre 2015 à Ouagadougou. Il s’agit des études sur « Les perceptions et présomptions de la corruption dans le secteur minier au Burkina Faso », « Les présomptions de corruption dans le secteur des douanes »et celle concernant « Les valeurs morales, éthiques et civiques, dans le cadre de la lutte contre la corruption ».

Le Burkina Faso dispose d’importants gisements miniers, qui constituent un élément d’attrait pour les investisseurs et un fort potentiel de génération de richesses et d’emploi.

Selon le premier rapport sur l’étude du REN-LAC sur « les perceptions et présomptions de la corruption dans le secteur minier au Burkina Faso », il est démontré que le phénomène de la corruption dans le secteur minier a une influence très négative sur la mobilisation des ressources nécessaires pour le développement du pays.

En effet,il est ressorti dans cette étude, selon 85% des enquêtés,que la corruption est une pratique qui existe bel et bien dans le secteur minier au Burkina Faso.Elle se pratique ou s’exprime à travers des canaux, dont les principaux sont l’attribution et la gestion des autorisations et titres miniers.

En ce qui concerne le deuxième rapport qui s’est basé sur « les présomptions de corruption dans le secteur des douanes »,il est ressorti que la douane reste le secteur le plus touché par les faits et pratique de corruption.

Selon ce rapport, le train de vie des agents, le contact permanent avec l’argent et le contact avec les importateurs et autres opérateurs économiquesvéreux sont, entre autres, les raisons qui justifient cette image que l’institution douanière traine depuis la nuit des temps.

Il est aussi fait cas des raisons qui alimentent la chaîne de corruption en douane. La principale source repose sur la fraude,développée et perfectionnée par des opérateurs économiques, entretenue et encouragée par les plus hautes autorités du pays et les premiers responsables de la direction des Douanes.

Quant aux pratiques et formes de corruption,elles se caractérisent principalement par des propositions d’arrangement avec les agents des douanes et souvent, avec le silence ou la complicité des plus hautes autorités.

Le troisième rapport a porté sur « les valeurs morales, éthiques et civiques, dans le cadre de la lutte contre la corruption ».

Dans celui-ci,il est clairement indiqué qu’à travers le recueil d’opinions de différents acteurs ciblés, les valeurs traditionnelles d’intégrité,de crainte de Dieu, entre autres, ne constituent plus une ligne de conduite au Burkina Faso.

Perte des valeurs morales...

L’étude met en évidence la perte des valeurs morales au Burkina Faso,toute chose que les acteurs perçoivent avec une parfaite netteté et justifient par la montée en puissance de nouvelles valeurs contraires aux valeurs traditionnelles.
Pour le Secrétaire exécutif du REN-LAC, Dr Claude Roger Wetta,il ya d’autres secteurs,notamment celui des marchés publics, qui est dans le collimateur du Réseau.Il explique que les présents rapports seront remis aux différents ministères concernés.Des recommandations sont faites dans ces 3 rapports,et le REN-LAC souhaite que ces études soient examinées pour les secteurs concernés, pour mieux lutter contre la corruption.

En ce qui concerne les attentes du REN-LAC, pour ce qui est de la gestion du pouvoir d’Etat, Claude Wetta explique que le REN-LAC souhaite que les nouvelles autorités déclarent leur patrimoine.« Nous allons aussi faire une veille citoyenne sur la gestion du budget de l’Etat », a-t-informé.

Lala Kaboré

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