Le REN-LAC a présenté les résultats d’une étude commanditée en ce sens, lors de l’atelier. Cette étude fait l’état des lieux sur l’évolution des valeurs morales, éthiques et civiques dans la société burkinabè,décrit le rôle des différents principaux acteurs sociaux, qui en sont les principaux garants et initiateurs des valeurs, notamment les chefs coutumiers, les parents, les éducateurs, les responsables religieux, ainsi que les medias, dans l’effritement de ces valeurs-là.
Cette étude est assortie de propositions, en vue, d’une part, de l’élaboration d’un module d’éducation aux valeurs moraux, destinés aux enfants, et d’autre part, de l’utilisation de supports de communication destinés aux parents, dans l’optique ou dans la perspective de réarmer moralement la société burkinabè pour réduire, voire éradiquer la corruption.L’étude a pris comme échantillon au total 212élèves, dont 108 du primaire et 104 du post-primaire, 101 enseignants, 104 parents d’élèves, une quinzaine de leaders religieux et traditionnels, et,06organisations de la société civile...
Les journalistes doivent lutter eux-mêmes pour l’amélioration de leurs conditions de travail
Il ressort de cette étude que - selon les Organisations de la Société Civile - le mode de gouvernance est le facteur explicatif de la corruption, dont les conséquences sont, entre autres, la promotion de l’incompétence, l’appauvrissement de la société, l’injustice. Les acteurs responsables sont les acteurs politiques, les parents, les autorités religieuses et coutumières, les médias...
Les suggestions et recommandations qui ressortent de cette étude sont, entre autres,la sensibilisation sur les méfaits de la corruption, l’intégration de la lutte contre la corruption dans les programmes éducatifs, le renforcement et la diffusion des lois contre la corruption, partout au Burkina Faso.
Présent à cet atelier,le Président de l’observatoire burkinabè des médias, Ahmed Koné,a fait un exposé sur le métier de journaliste et les difficultés qui conduisent parfois certains vers la corruption. Selon celui-ci, « de nos jours, beaucoup de journalistes ne font pas leur travail, ils ont laissé le champ à la société civile et aux patrons de presse.Les difficultés que rencontre le journaliste dans l’exercice de son travail ne doit pas faire place à la corruption. Il appartient aux journalistes eux-mêmes de lutter à se faire une place dans la société, afin d’être plus crédibles, et pour l’amélioration de ses conditions de travail ».
Le secrétaire exécutif adjoint du REN-LAC, Sagado Nacanabo, pour sa part, précise qu’une réflexion avait déjà été menée avec les chefs coutumiers dans ce sens, et c’est maintenant au tour des journalistes, qui sont des éducateurs, afin qu’ensemble, l’on puisse mettre fin à la corruption au Burkina Faso. Il encourage ceux-ci à faire des investigations sur le phénomène qu’est la corruption,pour plus de collaboration entre les hommes de médias et le REN-LAC.
Emilienne Kaboré