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Lotissements à Sandogo : Les habitants menacent de marcher sur la mairie

| 27.05.2014
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Lotissements à Sandogo : Les habitants menacent de marcher sur la mairie
© DR / Autre Presse
Lotissements à Sandogo : Les habitants menacent de marcher sur la mairie
L'Association Rata Manégré du Burkina(ARMB), basée à Sandogo, dans l'arrondissement n° 7 de Ouagadougou, a organisé une assemblée générale le 25 mai 2014, pour exiger la reprise des lotissements dans la zone et réclamé la prise en compte des recommandations des états généraux des lotissements, en faisant un come back sur les lotissements à problèmes. Elle a fixé un délai de 15 jours aux autorités de l'arrondissement n° 7 pour trouver la réponse à leurs préoccupations.

«Le message est on ne peut plus clair. Depuis 4 mois, le maire Boureima Tapsoba de l'arrondissement n° 7 avait dit qu'il allait commencer à attribuer les parcelles, mais jusqu'à ce jour, on n'a rien vu venir. C'est pour cela que nous, qui vivons à Sandogo ici depuis plus de douze ans, avons organisé cette AG pour voir la conduite à tenir», selon Benoît Nikièma, responsable à la communication de l'association Rata Manégré du Burkina.

Le véritable problème, regrette-t-il, est que les gens ont été recensés, n'ont pas de parcelles et pendant ce temps, «d'autres viennent payer des parcelles avec des faux papiers, puis demandent aux occupants des lieux de déguerpir pour qu'ils construisent». La commission adhoc depuis plus de 3 mois, n'est toujours pas sur le terrain, au motif que le temps est court et que le dossier a été transféré au Ministère de l'aménagement du territoire et de la décentralisation(MATD).

Or, ajoute-t-il, «on nous avait dit qu'il y aurait des parcelles vides même après les attributions, mais les réserves ainsi que 1516 parcelles ont été vendues pendant que Joanny Ouédraogo était maire de Boulmiougou, alors que ce dernier n'avait pas le droit de faire de lotissement. Donc l'administration étant une continuité, nos requêtes s'adressent aux maires Boureima Tapsoba et Joanny Ouédraogo des arrondissements n° 7 et 8 ».

«A Sandogo, le problème est crucial, car non seulement le lotissement est arrêté depuis un certain temps à Ouagadougou mais ici, il y avait toujours des parcelles mais nous, nous ne savons pas pourquoi jusqu'à présent, rien ne se dessine à l'horizon», à en croire Séni Sana du réseau Novox qui a fait le déplacement pour soutenir les responsables de cette association et membre dudit réseau. Pour ces derniers, les opérations de lotissement dont la reprise a été annoncée tardent à être effectives.

Les gens sont inquiets du fait que la saison pluvieuse s'installe, sans qu'aucun espoir ne se profile à l'horizon. «Pis encore, le maire de la commune, Marin Casimir Ilboudo vient de déclarer qu'il n'y a pas de lotissement ni dans l'arrondissement n° 7 ni dans l'arrondissement n° 8 de Ouagadougou. De nos renseignements, il ressort que le maire de Ouagadougou a expliqué que de ce qu'il sait, aucune opération de lotissement n'est reprise dans ces deux arrondissements. De ce fait, nous attendons que si les lotissements reprennent dans les autres arrondissements et ici, ce n'est pas le cas, nous saurons quoi faire», a-t-il souligné. Mais en attendant, les protestataires exigent la reprise des lotissements dans les plus brefs délais. «N'oubliez pas aussi que les états généraux des lotissements avaient recommandé de revenir sur les lotissements à problèmes. Et tout compte fait, nous avons l'impression que cette lenteur est une manie pour laisser couler le temps jusqu'en 2015 et prétexter de la campagne électorale pour ne plus faire les lotissements», se convainquent-ils.

Le mécontentement et le découragement se lisaient sur les visages des habitants de la localité. Mais le président de l'association, Madi Sana, garde l'espoir que les autorités actuelles de l'arrondissement peuvent résoudre les problèmes en faisant un come-back sur le passé avec une volonté de transparence dans la suite du processus. «Nous disons au maire Boureima Tapsoba que si dans 15 jours, nous n'avons pas nos parcelles, nous allons marcher sur la mairie», a-t-il menacé.

Le maire, lui, dit comprendre la pertinence des revendications de la population. Suite aux suspensions des lotissements, instruction a été donnée de faire le point des lotissements passés, en vue de tirer les choses au clair, a-t-il reconnu. «Actuellement, nous avons des zones qui sont en cours d'être loties et nous devons tout faire pour résoudre ces problèmes. Nous sommes à la phase de mise en place, non sans difficultés, des commissions adhoc dans les 4 secteurs de l'arrondissement n° 4 étant chargées de travailler et faire ressortir les différents problèmes», a-t-il poursuivi.

Quant au délai de 15 jours donné par les habitats au maire, celui-ci estime que ce n'est pas la bonne manière que de se presser dans cette affaire. «Nous pensons que c'est mieux que nous prenions notre temps, pour que ce soit bien fait, au lieu d'un travail bâclé, donc qu'ils prennent leur mal en patience, car c'est une situation que nous sommes venus trouver. Depuis que avons pris service, nous n'avons attribué aucune parcelle à quelqu'un et nous sommes en train de mettre en place une commission d'attribution des parcelles qui va s'atteler d'abord, à résoudre les problèmes existants», a fait remarquer le premier responsable de l'arrondissement n° 7 de Ouagadougou.

Omar Compaoré

( Avec Aujourd8 au Faso )

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