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Litige mine de Belahourou - Ex-travailleurs : « On ne refuse pas d’exécuter la sentence....» Saidou Idé

| 03.11.2016
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Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Depuis 2012, un conflit oppose la Société minière de Bélahourou et ses ex- employés. Par la suite, une décision de justice a été rendue, ordonnant à la SMB la liquidation et l’exécution de la sentence, c’est-à-dire le payement des droits des employés et une astreinte de 100 000 F CFA pour chaque jour de retard. Mais, depuis lors, les ex-employés n’ont toujours rien perçu.


Le directeur général de la SMB a rassuré que même si sa structure est contre la décision, elle se doit de l’exécuter, mais elle a besoin de temps pour faire ses calculs, afin de savoir ce qu’elle doit et envisager par la suite, les modes de payement, surtout qu’elle traverse une tension de trésorerie. Aussi, les responsables ont annoncé que la mine a suspendu ses activités, suite à un manque de trésorerie, consécutif à la saisie de leur production d’or, le 7 octobre dernier, à l’aéroport de Ouagadougou.

En 2012, un litige a opposé les employés à la SMB, autour de l’organisation du travail. Les employés ont estimé qu’ils avaient droit à un certain nombre d’avantages et ont intenté un procès contre la société. Les points de désaccord étaient essentiellement, axés sur les éléments suivants : les heures supplémentaires, la prime de panier, la prime de quart, les dimanches et les jours fériés bonifiés et la détermination de la semaine.

Malgré les arguments de la société, le conseil d’arbitrage a rendu une sentence le 4 mars 2015, qui a été notifiée à la direction de la SMB, le 22 avril de la même année, avec la formule exécutoire déjà apposée. Cette décision contraint la société à payer les droits de ses ex-employés. «Conformément à la loi qui nous autorise à procéder ainsi dans les deux mois qui suivent, la notification de la sentence», a expliqué le DG de la SMB, Saidou Idé. Mais, après tous les arguments, la SMB a été contrainte à la liquidation et l’exécution de la sentence et sous une astreinte au motif que notre pourvoi en cassation est intervenu hors délai. Le directeur général de la SMB a rassuré que même si sa structure est contre la décision, elle se doit de l’exécuter, mais elle a besoin de temps pour faire ses calculs, afin de savoir ce qu’elle doit et envisager par la suite, les modes de payement. «C’est un calcul qui demande du temps», foi de M. Idé.

La SMB suspend ses activités

A en croire les conférenciers du jour, la SMB s’est vue dans l’obligation de procéder à la suspension de ces activités, suite à un manque de trésorerie et d’actifs à court terme, pour l’acquisition des intrants auprès de ses fournisseurs, pour la suite de ses opérations. Cette situation est consécutive à la récente saisie de notre production d’or, opérée le 7 octobre dernier, à l’aéroport de Ouagadougou.

La suspension des activités de la société minière a pris effet, depuis le 28 octobre dernier, avec pour corolaire la mise au chômage technique de la quasi-totalité des employés et la suspension des contrats des sous-traitants. En rappel, la SMB-SA connaît depuis trois ans, des difficultés de trésorerie dues notamment à un minerai réfractaire difficile à traiter, entraînant des coûts de production élevés dans un environnement dépressif du prix de l’or. Cette situation est aggravée par la grève de 2014, qui a paralysé la société, durant deux mois et occasionné un manque à gagner de plus de 7 milliards de FCFA. «Depuis lors, nous fonctionnons sans réserve de trésorerie, c’est-à-dire que le financement de nos activités se fait sur la base des revenus que nous réalisons de la vente de notre production», a expliqué le DG. Raison pour laquelle la saisie de l’or constitue un facteur insurmontable. A l’annonce de la suspension des activités, le cours de l’action d’Avocet Mining PLC, maison-mère de la SMB, a plongé de plus de 40%, ce qui ne rassure pas les partenaires. A côté de cela, il y a la question des fournisseurs qui, avec juste raison, menacent de ne plus livrer les biens et services dont nous avons besoin pour fonctionner.

La SMB «responsable et citoyenne»

Des dires des responsables de la mine, depuis sa création, la SMB et sa fondation Avocet pour le Burkina, investissent dans le domaine de la responsabilité sociale de l’entreprise, par la construction ou la réfection d’écoles, de centres de santé, de forages, de barrages, de voies d’accès, etc. Cela, en dehors des taxes et autres droits fiscaux versés directement ou indirectement, dans les caisses de l’Etat burkinabè. Pour ce qui est des emplois, à ce jour, la SMB-SA compte 629 employés permanents dont 607 nationaux représentant environ 97% de l’effectif total.

Aline Ariane BAMOUNI

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