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Ligue des consommateurs: « Non à la mauvaise gestion de l’eau, de l’éducation et des terres »

| 27.09.2014
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Le présidium lors de la conférence de presse dont le président de la ligue des consommateurs du Kadiogo, (en veste)
© DR / Autre Presse
Le présidium lors de la conférence de presse dont le président de la ligue des consommateurs du Kadiogo, (en veste)
La Ligue des consommateurs du Burkina, section du Kadiogo, a rencontré la presse le jeudi 25 septembre 2014 pour échanger sur les préoccupations de l'heure. Le prix de l'eau, les frais de scolarité et la gestion des terres en milieu urbain ont constitué le menu des échanges. La ligue a saisi l'occasion pour interpeller les autorités en charge de ces différentes questions à plus de responsabilité vis-à-vis du consommateur burkinabè.

La hausse du prix de l'eau, l'augmentation continue des frais de scolarité, le déclassement, la vente des espaces verts et l'expropriation sont les points qui préoccupent la ligue des consommateurs, section du Kadiogo. A l'entame de ses propos, le présidium a rappelé que la couverture et l'accessibilité en eau potable par le plus grand nombre figure au premier plan dans les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). C'est pourquoi selon la ligue des consommateurs du Kadiogo, par la voix de son président, Serge Horace Bambara, «il est inopportun et anachronique qu'au moment où notre pays figure parmi les derniers du monde dans le classement de l'indice humain de développement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l'on procède à une augmentation de la tarification de l'eau».

Elle a fait ressortir que, contrairement à la communication de la nationale des eaux, les ménages les plus démunis sont concernés par cette augmentation. Pour la ligue, il est quasiment impossible pour une famille de 4 ou 5 membres de consommer moins de 8 mètres cubes (m3) d'eau en 30 jours. Par conséquent, la tranche de 9 m3 à 15 m3 qui a connu une variation de 430 FCFA à 445 FCFA, soit une augmentation de 15 FCFA, concerne les couches sociales vulnérables, a expliqué le président de la Ligue du Kadiogo, Serge Horace Bambara. Pour lui, cette situation aura pour conséquence la réduction du nombre des ménages couverts par l'Office national de l'eau et de l'assainissement (ONEA) due à l'impossibilité d'honorer les factures et la baisse en nombre de nouveaux abonnés.

Le président de la ligue des consommateurs de la sous-section de l'arrondissement N°8 de Ouagadougou, Adoulaye Sourougou, a dit la volonté de mettre tout en œuvre pour défendre le droit du consommateur.

Les problèmes liés à l'éducation, en l'occurrence la hausse des frais de scolarité, n'ont pas été omis par les responsables de l'organisation qui ont relevé que «en cette période de rentrée scolaire où les parents ont été durement éprouvés par la hausse incessante des frais de scolarité des années écoulées, on constate de nouveau une augmentation significative des frais de scolarité dans de nombreux établissements pour l'année scolaire 2014-2015». C'est pourquoi la Ligue lance un appel au gouvernement pour une réelle régulation du secteur de l'éducation. «L'éducation est et doit rester l'apanage de la souveraineté de l'Etat. Les privés ne sont rien d'autres que des accompagnateurs. Un Etat responsable ne peut laisser l'éducation de ses filles et fils entre les mains de spéculateurs sans vergogne», a signifié Serge Bambara.

Quant à la question des déclassements et ventes des espaces verts ainsi que des lotissements, Serge Bambara affirme que «depuis maintenant plusieurs années, on assiste impunément au déclassement des espaces verts dans les secteurs de la ville de Ouagadougou et dans plusieurs localités de notre pays. Plusieurs fois, les populations ont bruyamment manifesté pour exprimer leur indignation et désapprobation. Nonobstant les pleurs et les larmes, on continue d'en vendre».

Cette situation amène la Ligue à interpeller le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, celui de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation afin que des solutions idoines soient trouvées. Elle appelle également toutes les organisations de la société civile à mutualiser leurs forces afin d'empêcher le bradage du patrimoine commun.

Dieudonné Nikièma, président de la sous-section de l'arrondissement N°1 de Ouagadougou, a fait un come-back sur le dossier du terrain de l'ASFA-Yennenga qui est en justice et l'intéressé s'est permis d'y construire son école. Il a également dénoncé la répression orchestrée par la Police sous les ordres d'un conseiller municipal contre des manifestants de Naboudin qui, à l'en croire, ne réclament pourtant qu'un toit pour s'abriter. La cherté des loyers, les coupures d'électricité et la mauvaise qualité des services de téléphonie mobile se sont invitées dans le débat et la Ligue a promis de tenir très prochainement des rencontres thématiques pour mieux aborder chacune de ces questions.

Omar Compaoré

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