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Lettre à ma grande sœur Chantal : "Ce n'est pas vrai que les Burkinabè vous détestent"

| 17.01.2014
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Lettre à ma grande sœur Chantal : "Ce n'est pas vrai que les Burkinabè vous détestent"
© DR / Autre Presse
Lettre à ma grande sœur Chantal : "Ce n'est pas vrai que les Burkinabè vous détestent"
Il se dit Business Developer, Leader de jeunesse. Il, c'est Adama Kanazoé. Il s'adresse à sa "grande sœur" Chantal Compaoré, dans la lettre qui suit, en lui demandant d'ouvrir les yeux. Des conseils d'un petit frère qui appelle son aînée à sauver sa famille en évitant les "vampires"des palais qui les entourent. Lisez plutôt.

Chère grande soeur, j'espère que tu trouveras la force du recul et de la hauteur nécessaire pour voir et entendre dans cet écrit les simples conseils d'un jeune frère. Je n'ai, du reste, pas beaucoup de doute à ce sujet, car aussi profond et sincère, mon propos n'est en réalité qu'une juxtaposition d'évidences, que dis-je, de signes évidents d'un complot contre ta famille, ourdi par ces «vampires» des palais qui vous entourent.

Grande sœur, mais enfin, ouvre les yeux ! Te rends-tu seulement compte qu'il s'agit de l'Homme de ta vie, de ton amoureux, du papa de votre trésor Djamila ? Personne, je dis bien personne, ne l'aime et ne tient à lui plus que Djamila et toi. Ni ses frères, ni ses sœurs, ni la belle-famille, ni son gouvernement, ni le CDP, ni ses conseillers, ni aucun autre citoyen burkinabè n'est plus affligé que toi quand Blaise a un rhume prononcé, des maux de tête, un coup de fatigue, des soucis, ... Djamila et toi êtes et resterez à jamais son vrai et indéfectible support dans toutes ses épreuves.

Alors pourquoi as-tu décidé, grande sœur, d'abandonner la destinée de ta famille aux mains des méchants et terrifiants démons qui cherchent à la dérouter juste pour continuer à «manger», à sucer votre sang, à sucer le sang du peuple burkinabè ?

Grande sœur, Nestorine a beau fait la griotte, il ne s'agit nullement de son mari à elle, ni du père de ses enfants à elle... Oui, Chantal, il s'agit bel et bien de ce jeune et beau mossi dont tu es tombée amoureuse et avec qui tu as vécu et continue de vivre les plus belles pages de ta vie, du papa de Djamila. Celui-là même dont elle rêve qu'il lui tienne la main ce jour si spécial de sa vie où elle dira OUI à l'élu de son cœur. Elle le mérite et tu le lui dois bien, vous le lui devez bien ! Et je parie que tous ses concitoyens et concitoyennes lui souhaitent cela de tout cœur.

Chantal, ce n'est pas vrai que les Burkinabè vous détestent et vous souhaitent une année de malheur.

Nestorine ment. Elle croit ainsi flatter ton égo et prouver son trop plein d'amour pour toi et ta famille. Elle ne pense même pas ce qu'elle dit. Elle a un seul souci, conserver son poste et ses privilèges. Nestorine ne vous aime pas. Elle vous vampirise à l'image de ces courtisans qui, chaque jour, tels des âmes en peine, arpentent les abords de vos résidences, secrétant à dessein leur venin maléfique et prédisant au Burkina Faso le chaos postCompaoré.

Blaise a besoin de toi, Chantal. Tu es son épouse, la seule personne prête à tous les sacrifices pour lui et votre enfant. Ton mari est l'otage de ces gens qui vous entourent de leur «amour haineux», cette horde de rapaces prête à bondir sur les restes du peuple burkinabè qu'il vampirise chaque jour avec le silence coupable de ton Homme, sans doute usé par 27 ans de pouvoir et l'appétit sans «faim» de ces fossoyeurs du peuple.

Au contraire, les Burkinabè t'aiment, grande soeur. Oui, la première dame cool et décontractée que tu es, a bénéficié plutôt d'une opinion favorable. Les Burkinabè t'aiment tellement, grande sœur, qu'ils te demandent de sauver le Faso. Par ma modeste voix, c'est le message de tout un peuple, le peuple du Burkina Faso, que je te porte : s'il te plaît grande sœur, demande à ton mari, au président COMPAORE, de partir à la fin de son mandat. Trouve le moyen et le courage de l'éloigner un tout petit instant de cet entourage maléfique ; éclipsez-vous avec votre fille et parlez de votre avenir, de vos vieux jours, de la vie que vous rêvez pour Djamila...

Ma rencontre fortuite avec l'ex-Président John KUFUOR dans un grand centre commercial d'Accra (Accra MolI) a fini de me convaincre qu'une existence tranquille après l'exercice du pouvoir est possible. Ce jour-là, chère grande soeur, en dehors des «Hello mister President» sporadiques de citoyens enthousiastes et visiblement heureux de le revoir, l'ex-président KUFUOR, en compagnie de sa progéniture, faisait ses emplettes parmi ses concitoyens sans le moindre souci. C'est tout le malheur que nous vous souhaitons, celui de vivre vos vieux jours paisiblement parmi le peuple burkinabè et de voir vos petits-enfants et arrière-petits-enfants grandir.

Tout cela est encore possible grande sœur.

Mon choix de m'adresser à toi et non à ton époux directement n'est pas fortuit. Dans cet imbroglio généralisé, rares sont les personnes capables de prendre de la hauteur pour analyser sobrement la situation. A mon avis, tu es la seule personne à même de le faire dans l'entourage du chef de l'Etat, en témoigne la dextérité avec laquelle tu as atténué les propos incendiaires de la néo-pyromane Nestorine lors de son désormais tristement célèbre discours de présentation de vœux à la première dame.

J'espère que mes conseils auront un écho favorable à tes oreilles et si in fine tu trouves mon propos déplacé et mal inspiré, je te saurais gré d'en pardonner le ton, qui n'enlève cependant rien à sa réalité.

Adama Kanazoé

Business Developer, Leader de jeunesse

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