Le travail forcé des enfants : Un combat qui nécessite l’engagement de tous!

| 13.06.2016
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Le travail forcé des enfants : Un combat qui nécessite l’engagement de tous!
© ILO
Le travail forcé des enfants : Un combat qui nécessite l’engagement de tous!
La justice déontologiste de l’homo politicus n’a pas de limite. Elle est de tous les combats. Après les luttes pour les libertés individuelle et syndicale, elle s’est attaquée à l’exploitation des enfants, reconnue comme une question essentielle des droits de l’homme, depuis un peu plus de dix ans. Et la célébration de la Journée mondiale contre le travail des enfants, intervenue hier dimanche, a visé une fois de plus à rappeler à la communauté des hommes que le vœu est clair, le défi lancé.


A l’occasion, plusieurs hauts responsables de l’ONU, dont le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, ont appelé à investir davantage dans une éducation de qualité, afin de lutter efficacement contre ce fléau qui affecte des dizaines de millions d’enfants dans le monde entier. De nos jours, on estime à 168 millions le nombre de mômes astreints au travail dans le monde. Au nombre d’entre eux, 85 millions exercent des travaux pénibles et dangereux, sur des sites d’exploitation minière, sexuelle et des théâtres de conflit. Il en existe partout dans le monde, en Amérique, en Asie, en Europe, en Océanie et en Afrique, aussi bien dans les pays riches que dans les pauvres.

La fin des haricots, c’est en Afrique subsaharienne qu’on trouve le plus grand nombre. On y dénombre 59 millions ployant sous le poids des sempiternelles tâches quotidiennes dans les champs de cacao, de coton, les mines d’exploitation artisanale, les restaurants et les familles. Traités moins que des bêtes de somme, sans nom, sans amour, sans douleur et sans souffrance, ils apparaissent sans perspective d’avenir. Ce, d’autant plus que certains d’entre eux ont été monnayés contre des espèces sonnantes et trébuchantes ou contre du bétail.

On présuppose que le mal a encore de beaux jours devant lui. Surtout dans l’économie agricole. Cela, à cause de la pauvreté rampante et des pesanteurs socioculturelles. En effet, en Afrique, il n’est pas rare de voir des personnes démunies confier la chair de leurs chairs à des amis ou à des parents pour éponger des dettes.

Il est grand temps, que l’humanité pensante prenne la mesure de ce crime. Jamais de toute l’histoire, le travail des enfants a porté un pays à la cime du développement. Au contraire, il attire opprobre et exécration, en projetant les trafiquants et les pauvres innocents sur les pistes sinueuses et scabreuses de l’enfer. Dieu seul sait le nombre d’enfants qui a basculé dans la délinquance, la prostitution, le vol, le trafic et des activités illicites.

En vérité, ce combat n’est pas seulement celui des autorités gouvernementales qui se démènent laborieusement avec les campagnes publicitaires et le renforcement de la législation. Les résultats enregistrés, depuis l’an 2000, sont encourageants, mais modestes quand même. Il y a une progression à la baisse, avec 42 millions d’enfants arrachés à la rue. On aurait pu faire mieux, si le peuple s’était approprié le combat qui vaut la peine d’être mené.

Chacun, à quelque niveau qu’il se trouve, doit naviguer vent débout contre ce trafic ignominieux, barbare et rétrograde, en dénonçant les arrangements scélérates entre parents et amis. Parallèlement, les autorités devraient chercher des approches de plus en plus intégrées, en s’attaquant sérieusement aux causes profondes. Ce n’est que dans cette dynamique que l’on parviendra à libérer, dans un laps de temps, le plus grand nombre d’enfants des griffes des maîtres aux yeux gluants de la convoitise et de la perversité .

Christian N. BADO

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