Le coffret Archives d’Afrique «Thomas Sankara», lancé à Ouagadougou

| 01.06.2015
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Le coffret Archives d’Afrique «Thomas Sankara», lancé à Ouagadougou
© DR / Autre Presse
Le coffret Archives d’Afrique «Thomas Sankara», lancé à Ouagadougou
Le journaliste Alain Foka vient de mettre à la disposition du grand public, le volume 2 de la version vidéo de son émission Archives d'Afrique. Entièrement consacré au père de la Révolution burkinabè, ce second coffret d'une durée de 6 heures a été dédicacé, le jeudi 28 mai 2015 à Ouagadougou.


«Nul n'a le droit d'effacer une page de l'Histoire d'un peuple. Car un peuple sans Histoire est un monde sans âme». Ce célèbre slogan de l'émission Archives d'Afrique sur Radio France internationale n'a jamais eu autant de sens qu'en ce moment de l'histoire politique du "pays des Hommes intègres". En effet, tandis que le Burkina Faso retient son souffle après l'exhumation le 26 mai 2015 des supposés restes de Thomas Sankara, l'animateur de ladite émission, Alain Foka a procédé, le jeudi 28 mai 2015 à Ouagadougou, au lancement du volume 2 de la version vidéo Archives d'Afrique. Mais contrairement au précédent volet dédié aux «Leaders d'Afrique du 20e siècle», le présent volume est uniquement consacré à Thomas Sankara. «Le coffret comporte 4 DVD d'une durée de 1 H 30 chacun.

Conserver nos archives

C'est-à-dire 6 heures de film pour retracer l'histoire d'un des personnages les plus emblématiques du Burkina Faso», a indiqué Alain Foka dans une salle des fêtes de Ouaga 2000 pleine à craquer. Aussi, le choix de Ouagadougou comme rampe de lancement dudit coffret est loin d'être fortuit, du moins selon M.Foka. «Sankara a dirigé ce pays. C'est un fait. Mais, je me tiens surtout aujourd'hui devant le peuple qui a mené une insurrection populaire pour démontrer sa soif de démocratie véritable. J'ai donc souhaité que la dédicace de ce coffret ait lieu ici au Burkina Faso. Le documentaire devient public à partir de ce soir»,a-t-il annoncé. Selon l'auteur du documentaire, «Archives d'Afrique, la vidéo, volume 2 : Thomas Sankara» est le fruit de quatre années et demi de travail acharné et de recherches sur le terrain. Pour cela, il a fallu, a-t-il souligné, rencontré plusieurs acteurs- clés et des personnages secondaires de l'époque (période de la Révolution, Ndlr). Cependant, «il a été très difficile pour nous de trouver les archives de ce pan important de l'histoire du Burkina Faso. Nous ne sommes pas jaloux de nos archives. Arrêtons de laisser les autres détenir nos archives et raconter notre histoire à notre place. Sauvons notre histoire», a-t-il plaidé avant d'ajouter que dans le cas contraire, les Africains ne peuvent pas reprocher aux autres d'écrire leur histoire avec des distorsions.

Rappelant la suppression par des confrères sénégalais de la toute dernière interview de l'illustre historien Cheickh Anta Diop, une dizaine de jours avant sa mort. Il a, dans cette optique, exhorté les journalistes burkinabè en particulier et africains en général, à ne plus «écraser ou effacer nos archives». Avant de procéder à la séance de dédicace du coffret «Archives d'Afrique, la vidéo, volume 2 : Thomas Sankara», M. Foka s'est prêté aux nombreuses questions du public. De l'avis d'une bonne frange du public, le prix de vente du coffret dédié à Thomas Sankara (50 000 F CFA) est hors de portée de la bourse du citoyen lambda burkinabè. Tout en admettant la pertinence de ce point de vue, l'animateur de «Archives d'Afrique» a expliqué que la fixation du prix est la conséquence de plusieurs facteurs entourant la production du documentaire. Une minute de droit d'image,a-t-il étayé, notamment dans le cadre de ce volume 2 d'Archives d'Afrique, a coûté 1 200 euros (plus de 780 000 F CFA, Ndlr). Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de mettre sur le marché ce coffret ? «Il y a dix ans, il était quasi impossible de rencontrer et de réunir les différents personnages que vous verrez dans le film», a-t-il répondu. De plus, «à cette même époque, je n'aurais pas eu le même recul pour raconter de manière objective et équilibrée, l'histoire de Thomas Sankara. Car, comme tous les étudiants de mon âge, il était une véritable idole pour moi», a-t-il avoué. Etes-vous rentré en contact avec l'ex-président du Faso dans le cadre de vos recherches ? En dépit de nombreuses correspondances et sollicitations, Blaise Compaoré, à en croire Alain Foka, a toujours décliné l'invitation jugeant le moment inapproprié. «Mais, il est au courant depuis décembre 2014, de la sortie de ce coffret dédié à Thomas Sankara», a-t-il confié. Le précieux documentaire, selon les propos de son auteur, est disponible au Burkina Faso dans les librairies Jeunesse d'Afrique, Diacfa, Arc-en-ciel et à la RTB Télé et à la Radio Oméga.

Aubin W. NANA
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