A comprendre donc en effet, que la Sonabel ne peut rien contre les coupures ou les délestages auxquels on assiste en ce moment. La principale raison est que la demande dépasse l'offre. Que faut-ils faire? On peut croire que la Sonabel fait peu d'effort pour trouver des solutions. Mais en réalité, ce n'est pas le cas. Parce qu'elle serait heureuse, avec ses premiers responsables de fournir l'électricité à l'ensemble des Burkinabè, eux y compris, 24 heures sur 24. Sans aucune coupure encore moins un délestage. Deuxièmement, la Sonabel perd beaucoup d'argent à cause des délestages et des coupures. La réalité est que, comme dirait l'autre, tant que nous utiliserons l'énergie thermique, nous serons toujours confrontés aux coupures, et pire, aux délestages.
Et cela est valable, pour l'instant, dans l'ensemble des pays de la sous-région. Il n'est un secret pour personne que le Burkina Faso est alimenté en partie, en électricité par l'interconnexion avec la Côte d'Ivoire, qui, elle-même, n'est pas épargnée par les coupures, voire les délestages. Au Sénégal, Macky Sall a fait croire qu'il suffisait d'arriver au pouvoir pour mettre feu au problème de manque d'électricité dans tout le pays, notamment à Dakar, la capitale où la question est plus aiguë. A Cotonou, les habitants ont fini par intégrer les installations parallèles à celles de la nationale d'électricité dans leurs plans de construction d'habitation. Autrement dit, chacun a soit son groupe électrogène intégré sous énergie solaire qui supplée automatique au cas où. Le Niger produit l'uranium utilisé dans le nucléaire civil pour la production d'électricité. Mais le pays n'est pas moins épargné par les coupures d'électricité et les délestages que connaissent le Burkina, le Togo ou le Mali.
C'est dire que c'est une tendance générale à laquelle il faut trouver une solution globale et définitive. Mais en vérité, cette solution n'est pas pour demain. Au cours de son discours sur la situation de la nation, le Premier ministre avait bien indiqué que pour une solution définitive aux difficultés liées à la production et à la distribution d'électricité, il nous faut faire du nucléaire. Du nucléaire au Burkina? C'est bien un rêve. En tout cas pour l'instant. Si après quarante ans de production d'uranium, le Niger n'en possède pas, ce n'est pas le Burkina qui pourra le faire. Et ce d'autant plus que le nucléaire demeure la chasse gardée des grandes puissances qui ne veulent rien partager en ce qui le concerne.
C'est dire que si les coupures d'électricité ne doivent pas être une fatalité, il nous appartient de prendre toutes les dispositions pour ne pas les subir. L'Etat pour sa part facilite actuellement l'acquisition des plaques solaires. En outre, il développe de plus en plus, les initiatives en vue de la production d'énergie solaire. C'est donc dire que des solutions existent. Mais, tant que tout le monde veut s'approvisionner à la source de la Sonabel, il y aura problème. Et ce n'est pas demain la veille.
Dabaoué Audrianne KANI