« L'on sait le rôle que Adama Sagnon a joué dans le non lieu du dossier Norbert Zongo » Karfa Gnanou SG SBM

| 25.11.2014
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« L'on sait le rôle que Adama Sagnon a joué dans le non lieu du dossier Norbert Zongo » Karfa Gnanou SG SBM
© DR / Autre Presse
« L'on sait le rôle que Adama Sagnon a joué dans le non lieu du dossier Norbert Zongo » Karfa Gnanou SG SBM
A travers, l'interview qui suit le Secrétaire général du Syndicat burkinabè des magistrats (SBM), Karfa Gnanou, se prononce sur le gouvernement de transition et la nomination contestée de l'ex-procureur Adama Sagnon, au poste de ministre de la culture et du tourisme.


Radio Oméga : Karfa Gnanou bonjour

Karfa Gnanou : Bonjour

Radio Oméga : Comment est ce que vous appréciez la composition de ce gouvernement ?

Karfa Gnanou : Le procesus de transition a été quand même émaillé d'un certain nombre d'entrave qui font que le citoyen burkinabè n'ont pas confiance dans tout ce procesus et sont un peu pessimistes, surtout avec la nommination du premier ministre qui est par ailleurs militaire et qui a été à la base de la proposition du président du Faso. C'est vrai qu'il a été désigné par un collège de désignation mais quoi qu'on dise c'est une candidature qui a été porté par l'armée, et l'armée dirige le premier ministère avec évidemment un certain nombre de département ministériel qui sont essentiels comme celui en charge des mines; une telle composition reste perplexe c'est vrai que la composition du gouvernement prend en compte des personnes avisées d'un certain nombre de questions, mais il faut aller au-delà du caractère technocrate de ce gouvernement pour apprécier l'environnement dans lequel, il a été composé. Ce qui donne lieu à être un peu pessimiste. En ce qui concerne notre ministre de tutelle, nous estimons qu'il est bon qu'elle soit à la hauteur des attentes des magistrats.

Radio Oméga : Les tiroirs du ministère de la justice regorgent de plusieurs dossiers jugés sensibles. Pensez vous que Josephine Ouédraogo qui a la charge de ce ministère sera à la hauteur des attentes ?

Karfa Gnanou : Quelque soit la personne qu'on va mettre à la tête du ministère de la justice, si la personne est dans un système qui veut que la justice puisse faire son travail la personne pourra conduire cela puisqu'il faut relever qu'en réalité, il appartient au ministre de la justice ou par l'intermédiaire du gouvernement de donner la politique criminelle, alors que toute les affaires auxquelles vous faites allusion se sont des affaires presque criminelles. Donc c'est le gouvernement qui donne le ton. En ce qui concerne les affaires criminelles, tout dépend véritablement du système dans lequel on évolue et nous osons croire que les déclarations du président Kafando vont se traduire en acte, en liberté d'action de son ministre de la justice à travers des ordres positifs.

Radio Oméga : Parmi les têtes de ce nouveau gouvernements figure l'ancien procureur du Faso de 2000 à 2006 Adama Sagnon qui a les rênes du ministère de la culture et du tourisme, alors quel point de vue que faites vous ?

Karfa Gnanou : L'on sait le rôle que le procureur Adama Sagnon a joué dans le non lieu réservé au dossier Norbert Zongo, et le parquet avait demandé donc au juge d'instruction de rendre une décision de non lieu. Ce n'est pas tout comme il a dit. Les réquisitions se ne sont que des avis. Malheureusement, lorsque la décision a été rendu et que des associations de la société civile ont porté à sa connaissance d'autres témoignages, il a repliqué en disant qu'on ne pouvait pas réouvrir le dossier parce qu'on a besoin de preuves scientifiques pour la réouverture du dossier. Je pense que cette déclaration constitue en réalité une décision puisque le code de procédure pénale dit que c'est le parquet seul, donc le ministère publique à travers le parquet compétent qui peut rouvrir le dossier lorsqu'on a ordonné un non lieu ; ce qui veut dire qu'il avait le pouvoir d'ordonner le reouverture sur la base des éléments qui avaient été invoqué en son temps. Il n'a pas simplement rejeté. Il a dit la nature des éléments nouveaux qu'il voulait des preuves scientifiques alors que le texte n'a jamais dit cela. Sa veut dire qu'il y avait une volonté ferme au moment des faits de ne pas travailler à la reouverture du dossier

Radio Oméga : Interrogé sur la contestation dont il fait l'objet Adama Sagnon s'est défendu. Selon lui il n'a rien à se reprocher aussi que le procureur n'a pas le rôle de prendre une décision quel est le rôle véritable d'un procureur ?

Karfa Gnanou : Le procureur s'est celui-là qui met en mouvement l'action publique, ça veut dire que si vous portez une plainte, il peut la classer sans suite, mais s'il ouvre la procédure sa peut être surement la procédure de flagrant délit de citation directe ou à travers l'instruction, et dans le cas de ce dossier c'était une procédure d'instruction et en fonction de l'évolution du dossier, il prend des réquisitions justement dans le cas de ce dossier il a demandé au juge d'instruction de rendre une décision selon la quelle Marcel Kafando n'aurait rien fait tout simplement parce qu'un témoin est revenu sur ses dire et le juge d'instruction a également rendu la décision dans ce sens donc le procureur il donne des avis au juge et oriente le juge par rapport aux décisions qu'il doit pouvoir prendre

Radio Oméga : Sous le régime Compaoré le syndicat des magistrats a observé beaucoup de grève pour la signature d'un certain nombre de protocole visant à améliorer les conditions de vie et de travail des magistrats Burkinab è; quelles sont vos attentes à l'égard de votre ministre de tutelle ?

Karfa Gnanou : Nous avons un certains nombre de revendication que nous portons depuis, qui tourne autour de la véritable indépendance du pouvoir judiciaire. Nous estimons qu'il est bon d'établir la déconnexion totale entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif, ensuite nous voulons un Conseil supérieur de la magistrature dirigé par un magistrat en juridiction et bien évidemment nous voulons qu'on prévoit des dispositions qui permettent au pouvoir judiciaire de faire inscrire directement ses crédits aux budgets de l'Etat sans que ça ne puisse faire l'objet de discussion.

Radio Oméga : Karfa Gnanou merci

Karfa Gnanou : C'est moi qui vous remercie

Interview réalisée par Vanessa Diasso et retranscrite par Marilyn Coulibaly

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