Kongoussi: Armé d’une machette, il bloque l’accès de son ancien lieu de travail

| 16.03.2016
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Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Kongoussi, 16 mars 2016 - Un ex-employé de Bissa Gold, armé d’une machette, bloque depuis 4h du matin ce mercredi, la voie conduisant à la mine d’or pour revendiquer ses indemnités de licenciement.


Selon des sources concordantes, plusieurs cars qui faisaient habituellement la navette entre Kongoussi et Sabcé (Route nationale numéro 22) pour déposer les travailleurs à Bissa Gold, ont dû retourner à cause de la détermination du plaignant.

Mercredi en milieu de journée, une patrouille de la police qui est allée sur les lieux pour l’interpeller, a dû renoncer pour l’instant, à cause d’un soutien soudain de près de 300 personnes, a-t-on appris de sources policières.

L’infortuné qui ne serait pas en son premier forfait, aurait été licencié il y a peu, parce qu’il en serait venu aux mains avec un de ses supérieurs hiérarchiques Blancs.

Du côté de la mine, l’on assure que les droits de licenciement ont été versés sur le compte bancaire du plaignant, ce que ce dernier conteste.

-boom minier-

Depuis 2009, l’or a détrôné le coton qui était depuis 1960, le premier produit d’exportation du Burkina Faso, pays sahélien d’Afrique de l’Ouest.

Selon les estimations, les ressources aurifères participent pour plus de 12% dans la formation du Produit intérieur brut du Burkina.

Le gouvernement burkinabè a reçu en 2013 des 29 sociétés minières au total 197.320.374.640 francs CFA au titre d’impôts et taxes, indique un rapport de l’Initiative pour la transparence des industries extractives du Burkina (ITIE-BF).

La même source soutient que six des huit grandes mines industrielles emploient 5721 nationaux et 368 étrangers, les autres sociétés minières employant plus de 7000 nationaux et 474 non nationaux.

Malgré ces potentialité minières en 2014 le Burkina Faso était classé 183 sur un total de 188, selon l’indice de développement humain et plus de 40% de ses 19 millions d’habitants vivent en-dessous du seuil de pauvreté.

-Un nouveau code minier-

Les sociétés minières sont généralement confrontées au phénomène de l’exploitation artisanale de l’or et de la fronde des populations qui exigent une meilleure répartition des bénéfices de l’or.

On rappelle qu’en janvier 2015, une mine d'or industrielle avait été saccagée à Ramatoulaye, dans le nord-est du Burkina par des habitants du village qui suspectaient la compagnie minière d'effectuer des travaux d'extraction sous leur mosquée.

En fin juin 2015, sous le régime de la transition, les députés ont adopté un nouveau Code minier pour que les populations bénéficient davantage des retombées, l’ancien code étant jugé très favorable aux investisseurs par la Société civile.

Cette nouvelle loi oblige notamment les industries minières à accorder "1 pc de leur chiffres d’affaires mensuels hors-taxes ou de la valeur des produits extraits au cours du mois" à un fonds destiné aux populations riveraines des sites miniers.

Pourtant, début mars le président du Parlement, Salifou Diallo, a dénoncé le manque de "transparence" et de "traçabilité" dans la gestion des ressources minières du Burkina Faso tout en annonçant la mise en place prochaine d’une Commission d’enquête parlementaire sur la question.

Agence d’Information du Burkina
ar/taa-ndt

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