« Je suis le président du tribunal qui devrait siéger aujourd’hui, mais pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous ne pouvons pas tenir de procès aujourd’hui. Revenez la semaine prochaine ... ». Ces propos du monsieur en toge noire venaient ainsi de confirmer notre perception du climat qui régnait au TGI. Dans la grande salle d’audience, un maigre public y était assis, pendant que quelques deux ou trois avocats devisaient. « Que se passe-t-il alors ? », se demande un justiciable, et un autre de répondre, « il a dit que ce sont des raisons indépendantes de leur volonté ». Ce qui est sans doute insuffisant, pour satisfaire la curiosité de ce petit public.
La vraie raison, on la découvrira. En effet, lesgens assis calmement dans la cour du TGI ne sont pas seulement de simples justiciables. Eux, ce sont des greffiers,ceux sans lesquels aucun procès n’est possible. Ce mardi matin, ils ont déserté les tribunaux et leurs services pour exprimer leur ras-le bol.
Respecter les engagements de départ...
Selon Hamidou Palm, un responsable syndical, le gouvernement n’a pas honoré ses engagements vis-à-vis du consensus qui s’était dégagé auparavant autour de la plateforme revendicative des greffiers. D’après lui, le consensus qui s’était dégagé lors des négociations avec le gouvernement devrait prendre effet à partir de janvier 2015. Pourtant, au grand dam des greffiers, dans un décret publié récemment en Conseil des ministres, c’est en janvier 2016 que prend effet le décret. Ce décalage d’application du décret fâche beaucoup dans le milieu des greffiers, qui entendent par ce mouvement d’humeur interpeller les autorités à respecter leurs engagements de départ.
Mais il n’y a pas que le décalage de l’application de ce décret qui préoccupe les greffiers. La suppression de l’indemnité de technicité, qui était pourtant un acquis de leur lutte,n’est pas du goût des grévistes. A en croire Hamidou Palm, le mouvement de grève continuera jusqu’au vendredi 13 novembre et pourrait même s’allonger, si rien n’est fait en leur faveur.
En attendant, toute l’administration judiciaire du TGI de Ouagadougou est paralysée.
Max junior
Issa Karambiri