Tribunal correctionnel de Banfora, six élèves de Niangoloko à la barre

| 25.02.2015
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Tribunal correctionnel de Banfora, six élèves de Niangoloko à la barre
© DR / Autre Presse
Tribunal correctionnel de Banfora, six élèves de Niangoloko à la barre
Incarcérés à la Maison d'arrêt et de correction de Banfora suite aux troubles ayant conduit au saccage du domicile et à l'incendie de la voiture du proviseur du lycée Santa Samaté de Niangoloko, le 2 février 2014, six élèves du secondaire de ladite ville ont comparu mardi 24 février


«Dégradation volontaire de biens mobiliers et immobiliers au cours d'une manifestation sur la voie publique ». C'est le chef d'inculpation retenu par le tribunal correctionnel de Banfora à l'encontre de sept élèves issus des deux lycées publics de Niangoloko.

Mais à la barre, ce sont six qui ont comparu. Le septième, Katénien Soulama qui serait souffrant n'a pu se présenter devant les juges. C'est dans une atmosphère quelque peu lourde que s'est ouvert ce procès à forte présence des forces de sécurité. Parmi la foule constituée en majorité de scolaires, des parents des prévenus et des professeurs, figurait une vingtaine de membres de la Coordination des élèves et étudiants du Burkina Faso venus de Ouagadougou.

Du côté des prévenus, trois avocats commis par le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP) étaient chargés de leur défense. Dans un premier temps, ceux-ci ont soulevé une exception de nullité de la procédure. Autrement dit, ils demandé l'annulation du procès pour non respect du délai de comparution qui devait se tenir immédiatement dès leur incarcération.

Arguant des difficultés matérielles, le président du tribunal, Dahandi Elvis Tindano joint l'exception au fond, c'est-à-dire qu'il a reconnu cette violation des textes mais a ordonné l'ouverture du procès. En bloc, les six prévenus ont récusé un à un les faits. Si certains ont reconnu avoir pris part à la manifestation ayant conduit à l'incendie de la voiture du proviseur Evariste Samaté, d'autres par contre ont présenté leur agenda de ce jour-là afin de prouver leur innocence.

Les débats se sont étalé sur près de neuf heures sans que le parquet encore moins le proviseur du lycée et les enseignants ne réussissent à apporter une seule preuve de culpabilité des prévenus. Cependant, s'étant constitués en partie civile, ils ont demandé réparation des dommages subis. Les avocats de la défense ont pour leur part réclamé solidairement deux millions de francs pour les frais constitués.

C'est en cela qu'à l'issue d'un long réquisitoire et de plaidoirie, le procureur Moussa Konaté du Faso a requis la relaxe de Issiaka Ouédraogo et de Katénien Soulama. Quant aux autres à savoir Amado Ouédraogo, Bakary Ouattara, Mamadou Ouattara, Kaneba Traoré et la seule fille du groupe Ramatou Ouédraogo, qui ont reconnu avoir été de la manifestation, il a demandé que le tribunal les condamne à un mois de prison ferme. Le délibéré est annoncé pour le 3 mars prochain.

Frédéric OUEDRAOGO
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