Des instants d'une grande charge émotive et qu'aurait sans doute voulu vivre le révolutionnaire pur-sang, Norbert Michel Tiendrébéogo, qui, coïncidence de l'histoire, était porté en terre, au même moment que la dépouille supposée du capitaine Thomas Sankara sortait de cette terre burkinabè pour laquelle il a donné sa vie. Un grand pas vers la vérité vient donc d'être franchi.

Il reste maintenant que la science démontre qu'il s'agit bien du capitaine au franc-parler qui gisait au cimetière de Dagnoën, aux côtés de ses 12 compagnons qui ont subi la furie des hommes dans la nuit d'un certain 15 octobre 1987.

Des tests ADN doivent en effet, être effectués pour déterminer si réellement les ossements et les vêtements trouvés appartiennent à celui qu'on croit.

Un moment assurément pénible pour les proches et les familles de ces treize hommes, mais nécessaire à la manifestation de la lumière sur ce qui s'est vraiment passé, au cours de cette fatidique journée au Conseil de l'Entente. Il s'ouvre donc une autre période d'attente sur ce dossier qui a tant duré.

Ouf est-on tenté de dire même si exhumer un corps n'a jamais rimer avec une bonne trouvaille. Mais pour le cas d'espèce et en attendant que le fameux tombeau livre son secret, c'est -à dire que la génétique dise à qui sont ces ossements, on n'a au moins retrouvé des restes mortels. En effet, on a beaucoup speculé sur cette tombe censée être celle de Thomas Sankara ou plutôt son contenu. Pour certains, Thomas Sankara a été enterré ailleurs, pour d'autres, il a été inhumé sans sa tête qu'aurait réclamé un chef d'Etat de la sous-région, lui aussi décédé depuis. Depuis hier on a la certitude q'un homme y reposait. Lorsqu'agacé un jour par un journaliste trop obséquieux qui lui demandait si Tom Sank a bien été enseveli à Dagnoën, Blaise Compaoré, son tombeur, avait répondu en substance, qu'il se demandait pourquoi les Sankaristes y allaient en pélérinage, s'ils étaient convaincus que leur idole ne s'y trouvait pas. On sera fixé d'ici à là .

Ahmed BAMBARA