Rentrée solennelle du Barreau : Eviter que l’avocat ne tombe dans le gangstérisme

| 20.03.2015
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Rentrée solennelle du Barreau : Eviter que l’avocat ne tombe dans le gangstérisme
© DR / Autre Presse
Rentrée solennelle du Barreau : Eviter que l’avocat ne tombe dans le gangstérisme
La rentrée solennelle et le 25e anniversaire du barreau, ont eu lieu, le jeudi 19 mars 2015, à Ouagadougou. L'ouverture et la clôture de la rentrée solennelle sont intervenues le même jour, sous le patronage de Michel Kafando, président du Faso. La question de la formation de l'avocat a été le point-clé des réflexions de l'évènement.

 

Un avocat sans formation technique et déontologique est un marchand ambulant et un corrupteur puissant, a laissé entendre Me Mamadou Traoré, bâtonnier de l'ordre des avocats du Burkina. Pour lui, la question de la formation de l'avocat est une question pertinente, qui interpelle les autorités, d'où l'importance que le barreau soit formé. La formation nécessite la discipline et la déontologie, mais également des moyens financiers, a-t-il martelé. Dans la même lancée, le bâtonnier Moussa Coulibaly, vice-président de la Conférence internationale des barreaux, a également déploré l'état d'un avocat mal formé. «Un avocat, sans formation technique est un gangster puissance», a-t-il illustré. Mais quel est le rôle de l'avocat dans une société démocratique ? s'est interrogé Me Mamadou Traoré. Quand la société est corrompue, la justice l'est également, car celui qui doit juger est lui-même corrompu. C'est dans le souci de rendre la société juste et de défendre le justiciable que la rentrée solennelle du barreau, s'est penchée sur le thème de la «gouvernance juridique et judicaire des investissements en Afrique : quel rôle pour l'avocat». Me Mamadou Traoré a confié que la corruption est un frein à l'investissement, avant de dire qu'il faut juger ceux qui en sont coupables, malgré leurs fonctions et leurs responsabilités. Les disciplines nouvelles du droit ne se limitent pas au marché public, a fait savoir Me Ameth Bâ, présidente de la Conférence des barreaux. «Il faut aller à la conquête des autres marchés et la lutte contre la corruption en milieu juridique a aussi besoin d'un balai citoyen», foi de Me Ameth Bâ. Le barreau contribue à résoudre l'épineux problème des états généraux. Il revient aux avocats de faire preuve de prospérité, car ils interviennent dans tous les domaines, chose que Michel Kafando, patron de la cérémonie a rappelée. «Il ne faut pas voir l'avocat comme celui qui plaide une cause pour de l'argent, parce que l'avocat joue un rôle très important par son rôle d'expliquer ce qui est incompréhensif et par son don de défendre le justiciable», à en croire Michel Kafando. Les préoccupations publiques exprimées par le bâtonnier, Me Mamadou Traoré, seront analysées, afin de redéfinir les modalités de recrutement des avocats. Les lauréats du concours de plaidoirie ont fait entendre leurs plaidoiries au public. Me Dieudonné Willy qui s'est prononcé sur «le procès du Tyran vaincu», a interpellé la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples sur l'affaire du fils de Mouhamar Kadhafi, le 19 novembre 2011. Pour Me Olivier Yelkouny, il ne faut pas lâcher la barre. Me Olivier Yelkouny a pour sa part, appelé les avocats à demeurer prudents. La cérémonie a pris fin par la remise d'un cadeau au président du Faso, ainsi qu'une photo de famille.

PAR W. KOBRE

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