Selon l’avocat, le caporal Madi Ouédraogo doit être purement et simplement relaxé parce que «les éléments des infractions ne sont pas constitués pour le condamner».
Me Michel Traoré considère que certaines pièces utilisées et versées au tribunal sont très contestables, si elles ne sont pas ridicules. C’est à juste titre qu’il a demandé au président du tribunal de ne pas «laisser transformer sa cour en un studio de tournage de film».
Durant environs trois heures, Me Traoré s’est évertué à démontrer que son client, le caporal Madi Ouédraogo et ses camarades sont victimes d’un complot ourdi contre eux par certains de leurs supérieurs hiérarchiques.
L’avocat en veut pour preuves, certains documents détenus par la défense, ainsi que les déclarations des accusés à la barre, lors de leurs comparutions.
Il a aussi dénoncé les différentes perquisitions menées aux domiciles des accusés à leur absence, sans oublier de fustiger le refus de faire comparaître certains témoins dont les généraux Gilbert Diendéré et Pingrenoma Zagré (ex-chef d’Etat-major des armées, Ndlr).
Pour lui, le parquet n’est pas parvenu à prouver que Madi Ouédraogo et ses camarades détenaient illégalement des armes de guerre et s’étaient associés pour attaquer la MACA en vue de libérer des prisonniers.
Me Michel Traoré a été le dernier avocat à formuler ses plaidoiries. Il a plaidé pour le compte de quatre inculpés, à savoir Madi Ouédraogo, Armand Bado, Abdoul Aziz Yogo et Ousmane Sawadogo.
Les inculpés de ce procès sont principalement des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Ils sont accusés, entre autres, de «détention illégale d’armes de guerre et d’«association de malfaiteurs», des infractions punies par la loi.
Ces militaires, selon les chefs d’accusation, projetaient d’attaquer la MACA pour libérer les présumés cerveaux du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé.
En plus de la MACA, ces ex-RSP devaient attaquer des positions de l’armée burkinabè et des institutions, suivant un plan devant être mis en exécution le 31 décembre 2015.
Dans ses réquisitions, le commissaire du gouvernement a requis, lundi dernier, 20 ans de prison ferme contre le caporal Madi Ouédraogo et deux autres co-accusés pour associations de malfaiteurs.
Après la fin des plaidoiries, ce mercredi en mi-journée, le président du tribunal militaire Seydou Ouédraogo a suspendu l’audience pour les délibérés. Le verdict est attendu pour les heures à venir.
L’ouverture du dossier «caporal Madi Ouédraogo et 28 autres» devrait être suivie de celle d’autres dossiers dont celui du putsch manqué, intitulé «Ministère public contre le général Gilbert Diendéré».
Agence d’information du Burkina
ak / ata