Ouverture de la tombe Sankara : Une avancée vers la justice

| 26.05.2015
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Ouverture de la tombe Sankara : Une avancée vers la justice
© DR / Autre Presse
Ouverture de la tombe Sankara : Une avancée vers la justice
Dans la matinée du 25 mai 2015 et dans le cadre de l'instruction judiciaire de l'affaire Thomas Sankara, 3 experts ont procédé à l'ouverture de la tombe et celles de ses 12 compagnons. Cette étape qui intervient après les auditions est pour certains, une avancée significative dans la recherche de la vérité. Pour d'autres, c'est le scepticisme, car le seul fait d'ouvrir la tombe ne donne pas droit de savoir qui sont les auteurs, même s'il permet de savoir comment il est mort et de savoir que c'est réellement lui qui y est enterré.

Lompo K. René, député au CNT

L'ouverture de la tombe de Thomas Sankara est un élément essentiel. Ce n'est pas le seul élément qui va permettre de dénouer la question. Il y a un ensemble d'éléments à prendre en compte. Il va quand même s'en dire que cela est important de savoir si c'est bien le président Thomas Sankara qui repose dans cette tombe, puisqu'il y a des rumeurs disant que ce n'est pas évident que se soit lui qui repose dans la tombe. Et reconnaître déjà cela est une avancée. C'est une pierre qu'on apporte, mais cela ne suffit pas. On pourra savoir comment il a été tué, mais ça ne dit pas qui l'a tué.

Boukari Conombo, président du Brassard noir

Sincèrement, c'est une vraie avancée de la procédure, parce que vous n'êtes pas sans savoir que sous le régime de Blaise Compaoré, c'était inimaginable qu'on ouvre la tombe, pour que la justice aille de l'avant. La famille a été entendue par rapport à cette affaire, la veuve Mariam est venue pour cette affaire et aujourd'hui, on assiste à l'ouverture de la tombe. Je pense que c'est une avancée significative dans la recherche de la vérité dans l'assassinat de Thomas Sankara. Actuellement, le nouveau contexte aidant, on doit faire confiance à la justice.

Dominique Yaméogo, syndicaliste

Quelle que soit la situation, le débat qui est engagé pour la vérité et la justice pour Thomas Sankara est un long processus et tout le monde se bat pour que la lumière jaillisse, sauf le pouvoir déchu. Tout élément qui peut aller dans le sens de la justice pour Thomas Sankara est positif.

Maintenant, il ne faut pas que l'ouverture soit un élément pour que l'on reste en chemin. L'essentiel est que tous ceux qui sont prêts à se battre pour qu'il y est vérité et justice pour le capitaine et les autres assassinés, restent debout pour que le dossier aboutisse.

L'ouverture de la tombe peut augurer de lendemains meilleurs pour d'autres dossiers encore en suspens.

Ousmane Ouédraogo, secrétaire national adjoint chargé de l'administration de l'UNIR/PS

Je pense que c'est un pas important, dans la mesure où la famille attend d'être située sur là où se trouve son parent, pour enfin, faire le deuil. Parce que nous sommes en Afrique, et lorsque vous n'avez pas encore fait le deuil d'une personne qui est morte, vous n'êtes pas dans votre peau et le deuil n'a pas encore été fait. En dehors de la famille, il y a également l'ensemble de la famille sankariste qui attend de savoir si effectivement, au cimetière de Dagnoën, repose le camarade capitaine Noël Isidore Thomas Sankara. Comme c'est une procédure que la justice, elle-même, a ordonnée pour qu'on puisse faire l'exhumation, nous pensons que les résultats qui en sortiront, feront avancer le dossier Thomas Sankara et qu'on pourra enfin, dire les tenants, les aboutissants et les commanditaires, ce qui est advenu, le soir du 15 octobre. Enfin, nous pensons qu'après 27 ans d'obscurité, la vérité rejaillira.

Paul Nacoulma, contrôleur des Eaux et forêts

Cette exhumation va contribuer à trouver les éventuels commanditaires de l'assassinat de Thomas Sankara. L'ouverture de la tombe était vraiment très importante, dans la mesure même qu'on n'est pas sûrs que c'est Thomas Sankara qui est au cimetière de Dagnoën. C'était donc mieux de le faire, avant de poursuivre d'autres procédures. C'est un ouf de soulagement pour la famille Sankara de savoir, après 27 ans, qui, en réalité, est dans cette tombe.

Soumaïla Dicko, agent technique de l'environnement

L'exhumation de la tombe de Thomas Sankara est un pas de fait vers la justice, parce que 27 ans d'attente, ce n'est pas facile pour une mère, disons pour une veuve et ses enfants. C'est une chose que les Burkinabè attendaient, parce que le capitaine Sankara est une personnalité qui a marqué le monde entier. Auparavant, on nous avait dit que la justice burkinabè était incompétente pour l'exhumation du corps et si aujourd'hui, le cerveau n'est pas là, je pense que c'est légitime de le faire. La veuve de Sankara est là pour cela, donc il faut que justice soit faite. On a perdu Thomas Sankara c'est vrai, mais on veut que justice soit faite sur sa mort. Et puis, c'est vrai que la transition pendra fin dans quelques mois, mais nous espérons que la procédure se poursuivra, même après la transition, afin que toute la lumière soit faite sur l'affaire Thomas Sankara.

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