24 mai 2014-24 mai 2015, cela fait déjà une année que le juge Salifou Nébié a quitté les siens dans des circonstances troubles et dramatiques. En effet, le corps du juge avait été retrouvé sans vie, ce 24 mai 2014, aux environs de Saponé. Ainsi, un Collectif a été créé pour que la lumière soit faite sur cette énième mort troublante, sous le régime déchu. Cette mort a aussi, mis en émoi la population et suscité la mobilisation d'intellectuels, patriotes et d'organisations de la société civile. Des médecins burkinabè avaient conclu, suite à une IRM (Imagerie par résonnance magnétique), à un homicide volontaire. Mais, le rapport de l'autopsie faite par le médecin légiste français, Stephane Chochois, sur la dépouille mortelle du juge, a conclu que le juge serait mort d'un accident routier, entraînant ainsi de graves confusions dans l'esprit des Burkinabè. Le collectif n'a eu cesse de dénoncer cette autopsie car, soutient-il, il est faux et arrangé. Un an après la mort du juge, et suite aux tergiversations constatées au niveau de la justice dans cette affaire, l'opinion publique reste toujours sans information sur ce dossier. D'où cette commémoration pour rappeler à l'opinion publique que cette affaire doit être jugée. La commémoration sera marquée par plusieurs activités, à savoir, samedi 23 mai, une procession silencieuse pour remettre un message à l'autorité administrative de Léo. Le dimanche 24 mai, un recueillement est prévu au cimetière municipal de Gounghin, suivi d'une conférence publique à 10 heures, aux Archives nationales sur le thème : «Crimes impunis au Burkina». Selon Issaka Luc Kourouma, président du Collectif justice pour Salifou Nébié, le nombre de crimes au Burkina a atteint le chiffre 100. En outre, cette conférence est organisée pour montrer l'horreur qui caractérisait le régime Compaoré. Le Collectif dit être déterminé à mener des actions, si toutefois le choix du juge en fonction de l'expertise, n'est pas le leur, parce qu'il soutient que le légiste français, puisqu'il n'a pas collaboré avec le collège des médecins burkinabè. Le Collectif regroupe des organisations de la société civile, de défense et de promotion des droits humains. Il est né pour exiger toute la lumière sur cette triste et révoltante affaire.
PAR W. KOBRE