Médias : Aimé Poda de TVZ, après s’être fait mordre par un cameraman de la RTB, porte plainte

| 16.05.2015
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Médias : Aimé Poda de TVZ, après s’être fait mordre par un cameraman de la RTB, porte plainte
© DR / Autre Presse
Médias : Aimé Poda de TVZ, après s’être fait mordre par un cameraman de la RTB, porte plainte
L'arrivée de la veuve du président Thomas Sankara, le 14 mai 2015, a une fois de plus révélé au grand jour le calvaire des hommes et des femmes de médias. Venus en grand nombre, comme ils l'ont toujours fait lors des grands événements, pour être les yeux et les oreilles du monde, les journalistes ont été cueillis à froid à l'aéroport.


Que de peine, que de misères et de foutaises ! Décidément, les journalistes burkinabè sont assimilés à de la racaille. Tous les jours, ils font l'objet de toutes sortes de traitements indignes de la part des organisateurs d'événements. Rien qu'en voulant honorer leur principe sacro-saint qui est d'informer la population, les journalistes font souvent des pieds et des mains. D'aucuns diront qu'il faut se battre pour avoir l'information. D'accord, mais jusqu'où ?

En effet, alors que beaucoup s'attendaient à vivre en direct l'atterrissage de l'avion qui transportait Mariam Sankara, ils seront surpris de se voir refuser l'accès, pour dit-on, des raisons de sécurité. Cependant, trois médias, la Télévision nationale du Burkina (RTB), TV5 et Casting communication ont été autorisés à entrer, ce qui a provoqué l'incompréhension et l'indignation des autres journalistes. Mais ce qui a le plus irrité les confrères, c'est le fait que la RTB soit dans ce cercle fermé de ''grands médias''.

« C'est grâce à nous, la presse privée, la petite presse, c'est grâce à notre travail que Mariam Sankara a pu retourner aujourd'hui. Quand elle n'était pas là, qu'est-ce que la RTB a fait ? Et aujourd'hui, c'est elle qui doit avoir la primeur de l'information ? », s'offusque un confrère. Entre temps, le protocole autorise enfin les preneurs d'images à entrer.

« Son collègue m'a fait comprendre que son cameraman aurait dû me valser »

On se croyait alors tirés d'affaires. Sauf que le pire restait à venir. Car au cours des interviews, dans les bousculades, un cadreur de la RTB commet l'irréparable en mordant la main d'un autre cadreur, Aimé Poda de la Télévision TVZ Africa. « Au moment des interviews, le cameraman de la RTB est arrivé, il s'est arrêté devant moi. Je lui ai demandé de me céder un peu de champ, puisqu'il m'avait complètement fait écran. C'est dans ça qu'il m'a mordu. Après l'interview, je suis allé le voir pour comprendre pourquoi il a fait ça. Parce que je ne m'en remettais pas de ce qui venait de se passer. Qu'un journaliste fasse un truc pareil, c'était hors de mon imagination. Mais tenez-vous que son collègue m'a fait comprendre que son cameraman aurait dû me valser », raconte le confrère, encore sous le choc. Lorsque nous l'avions rencontré dans notre sale de rédaction, il venait de quitter le commissariat central où il est allé déposer une plainte à l'encontre du présumé auteur de la morsure, non sans apporter les soins appropriés à sa blessure.

Plus jamais ça !

Loin de nous l'intention de stigmatiser notre confrère de la RTB, mais il convient de signaler tout de même que cet acte d'un autre siècle est à bannir du milieu de la presse. Il n'honore pas le noble métier que nous avons tous embrassé par amour et vocation. Mais en réalité tout cela trouve sa source dans le fait que dans ce pays, il y a deux catégories de presse : la « grande presse » et la « petite presse ». Et donc des journalistes et des super journalistes. A tel enseigne que dans certains événements, les organisateurs sont prêts à accuser une heure ou deux heures de retard parce que la grande presse n'est pas encore arrivée. Pendant ce temps, les autres journalistes (on ne sait plus si c'est ainsi qu'il faut les appeler) sont obligés de poireauter, comme s'ils n'avaient pas d'autres choses à faire. C'est ça la vérité. Et cette discrimination, qui ne dit pas son nom, constitue une bombe à retardement. A bon entendeur...

Max Junior

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