«Au Burkina Faso, environ 8100 enfants dont 4031 garçons et 4069 filles ont été victimes de la traite de 2000 à 2011», nous révèle les statistiques du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale qui précisent que bon nombre de ces cas sont assimilés à de la vente d’enfants et peuvent occasionner la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.
Le Burkina Faso qui est partie prenante de tous les instruments juridiques qui protègent les enfants contre toutes les formes de violences s’est vu interpellé par le Conseil des droits de l’Homme après son passage à l’examen périodique universel, de renforcer son cadre juridique de protection de l’enfant. C’est suite à cette recommandation forte des Nation unies que le Burkina a adopté en 2014, la loi portant répression de la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.
Toute chose qui de l’avis de Jean de Dieu Bambara, directeur général de la défense des droits humains, constitue une avancée parce que dit-il, quand il n’y a pas d’instruments qui protègent, tous les abus sont possibles. «Cette loi prévoit des sanctions à savoir des amandes pouvant aller de 5 millions à 25 millions et des peines privatives de liberté où la cumulation des deux peines», a prévenu Jean de Dieu Bambara. D’où l’intérêt de la session de sensibilisation au profit des acteurs de la chaine pénale et aux hommes de média, qui a pour objectif de faire approprier d’une part cette loi et d’autre part la feuille de route pour le retrait des enfants qui travaillent sur les sites d’orpaillage et les carrières artisanales.
A en croire le directeur général de la défense des droits humain, ce retrait a déjà commencé parce que la feuille de route a été adoptée en 2015 avec l’ensemble des acteurs concernés. «Il y a eu une phase pilote qui est conduite dans la région du Centre-Nord où nous avons retiré un certain nombre d’enfants et qui sont suivis et d’autres acteurs ont été invités à emboiter le pas du ministère de la Justice pour qu’on ne retrouve pas encore les enfants sur les sites miniers», a-t-il souligné tout en précisant que le ministère a déjà organisé les ateliers dans pratiquement toutes les régions du Burkina. «C’est le dernier que nous organisons, mais ce n’est pas suffisant, donc nous allons poursuivre la sensibilisation», a conclu M. Bambara.
Madina Belemviré