Levée des mandats d'arrêt contre Soro et Blaise : Le Burkina Faso à son tour, joue l’apaisement

| 29.04.2016
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Levée des mandats d'arrêt contre Soro et Blaise : Le Burkina Faso à son tour, joue l’apaisement
© DR / Autre Presse
Levée des mandats d'arrêt contre Soro et Blaise : Le Burkina Faso à son tour, joue l’apaisement
Les mandats d’arrêt lancés par la justice militaire en décembre et en janvier dernier ne sont plus d’actualité. Ils ont été levés hier jeudi 28 avril 2016, par la Cour de cassation.


Emis respectivement le 4 décembre 2015 et le 8 janvier 2016, les mandats d’arrêt contre l’ancien président Blaise compaoré et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro ont donné un sérieux coup aux relations entre les deux pays. Cette décision intervient moins de deux mois après la polémique née des accusations selon lesquelles, une pression était exercée sur les juges pour les contraindre à lever ce mandat. Le mandat d’arrêt avait été émis contre Guillaume Soro pour son implication présumée dans le coup d’Etat manqué contre le gouvernement de la transition burkinabè en septembre 2015. La justice s’était basée sur l’enregistrement d’une conversation téléphonique supposée entre Djibrill Bassolé, ex-ministre des affaires étrangères du Burkina et Guillaume Soro. Djibrill Bassolé, et Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion ivoirienne (2002-2010) ont tous les deux nié avoir eu cette conversation, dénonçant une “manipulation”.

Début mars, une expertise commanditée par l’avocat français de M. Bassolé, Me William Bourdon, a mis en doute l’authenticité de ces enregistrements téléphoniques qui empoisonnent depuis, les relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Aussi, la justice burkinabè avait déclaré qu’elle n’a jusque-là, pas encore authentifié ces enregistrements, base des poursuites engagées contre l’ancien chef de la diplomatie burkinabè, inculpé de six chefs d’accusation parmi lesquels «haute trahison, attentat à la sûreté de l’Etat et collusion avec des forces étrangères pour déstabiliser la sécurité intérieure».

Le nouveau président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, lors de son premier face-à-face avec la presse nationale, tenue dans la capitale économique, à la faveur de la Semaine nationale de la culture, avait regretté n’avoir pas été informé de l’émission de ce mandat. En outre, il s’était engagé à œuvrer à maintenir de bonnes relations avec la Côte d’Ivoire, en dépit de ce mandat.

En plus de Soro, l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré a vu aussi son mandat d’arrêt levé. Toutes ces annulations l’ont été pour vice de forme. Ledit mandat avait été lancé, le 4 décembre 2015. Après l’arrestation et le transfèrement de Rambo, ex-RSP, réfugié à Abidjan à Ouaga, qui avaient été interprétés comme une volonté de la Côte d’Ivoire de jouer l’apaisement, c’est donc au tour du Burkina Faso de privilégier le dégel. Que ce soit à Cotonou, lors du sommet de la CEDEAO, ou à Addis Abéba, les deux présidents, Roch et Ouattara, avaient opté pour la voie diplomatique pour résoudre cette histoire de mandat d’arrêt contre le deuxième personnage de l’Etat ivoirien. Les 4 millions de nos «Pawètos» vivant en terre ivoirienne, les intérêts liant les 2 pays, semblent avoir pesé lourd dans la balance judiciaire.

En ce qui concerne Blaise Compaoré, c’est toujours le côté politique, qui a prévalu, car en levant le glaive de la justice sur la tête de l’ex-président, le Burkina Faso semble signifier à Blaise qu’il n’y a pas de chasse aux sorcières.

Reste maintenant à savoir comment certains Burkinabè, les jusqu’au-boutistes de la justice, interprèteront ces actes, qui semblent signifier qu’on s’achemine vers le sacrifice de la justice sur l’autel de la Realpolitik.

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