C’est à la Chambre nationale des huissiers que le ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, René Bagoro, a entamé, le lundi 11 avril 2016, sa visite aux auxiliaires de justice intervenant dans le secteur privé. Il est allé s’enquérir des conditions de travail des huissiers de justice du Burkina Faso et surtout recueillir leurs préoccupations en vue de leur permettre de jouer leur partition pour une justice efficace. « Nous sommes un ministère un peu particulier qui travaille, dans le cadre de l’accomplissement de sa mission de service public de la justice, avec des agents publics comme les magistrats, les greffiers, les gardes de sécurité pénitentiaire, mais également avec des agents du secteur privé à l’image des huissiers, des notaires et des avocats. Les huissiers de justice contribuent non seulement à l’enclenchement de la procédure, mais également à l’exécution de certaines décisions », a indiqué le ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique. Selon lui, il était nécessaire en tant que ministre d’aller saluer le travail de ces acteurs du secteur libéral qui permettent à la justice de fonctionner normalement. Tout en demandant l’accompagnement de la Chambre nationale des huissiers du Burkina dans l’exécution des missions assignées à son département, le Grade des Sceaux a exhorté les huissiers de justice à cultiver l’esprit d’excellence et à travailler conformément à la déontologie de leur métier. Pour la présidente de la Chambre des huissiers, Me Rosine Bogoré/Zongo, cette visite du ministre en charge de la justice à leur siège est une première. Elle s’est dit satisfaite parce que cela a été l’occasion pour la Chambre des huissiers d’avoir des échanges fructueux avec le ministre et de partager avec lui les préoccupations du corps. « Notre doléance principale est le manque de texte qui régit le statut de notre corps. Nous avons besoin d’un statut qui soit en phase avec l’évolution de notre métier. Lorsque vous évoluez sans base légale, cela suscite du désordre. Mais le ministre nous a rassurés que son département travaille à cela », a soutenu la présidente de la Chambre des huissiers du Burkina Faso.
L’Ordre des notaires à la recherche d’un siège
A entendre Me Rosine Bogoré/Zongo, la Chambre a aussi un problème de siège car c’est son bureau personnel qui fait office, pour le moment, de siège à la Chambre des huissiers du Burkina. L’acquisition de ce bureau permettra, de son avis, de donner de la visibilité aux actions de l’institution. Le ministre a indiqué avoir pris bonne note des préoccupations des huissiers. « C’est le statut qui définit les droits et devoirs des membres et permet de suivre le travail de tout un chacun. Il est bon que nous puissions réfléchir à la mise en place d’un statut pour le corps afin de permettre une lisibilité de leurs actions », a affirmé le ministre René Bagoro.
Après les huissiers, le ministre en charge de la justice a rencontré, dans l’après-midi, l’Ordre des notaires du Burkina pour partager sa vision inclusive de la justice. René Bagoro a affirmé aux notaires que sa visite s’inscrit dans une dynamique de prise de contact en vue de s’imprégner des conditions de travail des notaires au Burkina Faso. Pour la présidente de l’ordre des notaires du Burkina, Me Noël Bayala, cette visite est un honneur fait à sa structure qui compte en son sein 18 notaires titulaires et 12 stagiaires. Elle a indiqué que cette visite va contribuer à renforcer les relations de travail entre l’Ordre des notaires et leur ministère de tutelle. Selon les responsables de l’Ordre des notaires, les préoccupations actuelles de la structure se résument entre autres, à l’absence d’un siège propre à l’Ordre et à la relecture des textes régissant le corps. Le ministre a indiqué que les doléances des notaires seront également examinées, de concert avec les acteurs, en vue de leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans la chaîne judiciaire.
Lassané Osée
OUEDRAOGO
