Pour avoir initié un vaste chantier de réformes au niveau de l’appareil judiciaire au cours de la période de la Transition, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) est reconnaissant au chef de l’Etat, Michel Kafando. Au cours d’une rencontre d’échanges intervenue le vendredi 18 décembre 2015, dans les locaux du palais présidentiel, la présidente du CSM, Thérèse Traoré, lui a exprimé la gratitude des magistrats pour ses initiatives en faveur de l’indépendance de la justice. « Vous avez marqué votre attachement à la lutte contre l’impunité à travers la réouverture de certains dossiers de crimes de sang et économiques, la facilitation de l’exhumation des restes du président Thomas Sankara, la relecture des textes de la Haute Cour de justice pour la rendre plus fonctionnelle et votre engagement à faire adopter les décrets d’application des lois organiques du CSM et du statut de la magistrature ...», a-t-elle souligné au président du Faso. Elle l’a également remercié pour le projet de décret relatif à la grille indiciaire et indemnitaire du corps de la magistrature. Le CSM a, par la même occasion, rendu un hommage à la ministre en charge de la Justice, Joséphine Ouédraogo, qui a travaillé en tandem avec le chef de l’Etat pour le renouveau de la justice. « Elle n’a ménagé aucun effort pour engager une œuvre titanesque que sont les états généraux de la justice qui ont abouti à la signature d’un pacte pour le renouveau de la justice », a expliqué Mme Traoré. Aux deux personnalités, elle a signifié que la justice portera toujours les empreintes de leur passage à la présidence et vice-présidence du CSM. Pour la responsabilité qu’elle assume à la tête du Conseil, Thérèse Traoré a dit avoir pris l’engagement de bien mener sa mission avec toute la fermeté que requiert l’indépendance de la justice.
« Esprit de collaboration »
Le comité intersyndical des magistrats s’est joint aussi au CSM pour saluer l’action de leur hôte en faveur de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Le porte-parole du comité, Moriba Traoré, a relevé que la lecture combinée des lois organiques adoptées et de la Constitution révisée ont apporté plusieurs innovations. « Les magistrats dans les juridictions sont désormais évalués et notés par leurs supérieurs hiérarchiques immédiats alors qu’avant, c’est le ministre de la justice qui donnait la note chiffrée. Il est désormais impossible pour tout magistrat de faire plus de cinq ans au même poste et au sein de la même juridiction sauf pour les Cours d’appel et les hautes juridictions. La durée de formation des auditeurs de justice passe de deux à trois ans... », a énuméré M. Traoré. Le porte-parole du comité intersyndical a loué le patriotisme, le sens du devoir et le courage de Michel Kafando dans le difficile exercice de la Transition.
A son tour, le locataire du palais de Kosyam a félicité les magistrats pour l’esprit de collaboration toutes les fois qu’ils ont eu à travailler ensemble lors des différentes sessions du CSM. « Je voudrais profiter de cette dernière occasion pour vous saluer et vous dire que dans toute la mesure du possible nous avons toujours été disponibles chaque fois que cela a été nécessaire de vous rencontrer et d’aider à résoudre les problèmes de la magistrature », a conclu le chef de l’Etat.
Karim BADOLO