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Justice burkinabè: les greffiers décrètent 120 heures de grève

| 13.03.2015
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Justice burkinabè: les greffiers décrètent 120 heures de grève
© DR / Autre Presse
Justice burkinabè: les greffiers décrètent 120 heures de grève
Face à la léthargie qui prévaut dans la prise en compte des décrets d'application de la Loi 054/2012/AN portant statut du personnel du corps des greffiers, le Syndicat des greffiers du Burkina Faso (SGB) appelle ses militants à observer un arrêt de travail de 120 heures. Prévu pour s'étendre du 16 au 20 mars prochain, les raisons de ce débrayage ont été dévoilées dans la soirée du jeudi 12 mars 2015, au cours d'un point de presse animé à Ouagadougou.

 

Pour ce point de presse, le présidium comprenait Tarpilga Aimé Nestor, secrétaire général adjoint du syndicat, Bouda Ibrahim et Kafando Abdoul Aziz, tous membres du bureau exécutif national. L'objet de ce rendez-vous avec les médias était, selon ses animateurs, d'informer l'opinion sur la situation et sur les actions prévues par les auxiliaires de justice pour exiger du gouvernement la réparation «du préjudice subi depuis près de 21 ans par les greffiers». Cette «injustice criarde» qui sévit au sein de l'appareil judiciaire burkinabè est, selon les mots de Tarpilga Aimé Nestor, une fuite de responsabilité des autorités qui, plusieurs années durant, ont marginalisé ce corps de métier qui s'échine au quotidien pour le bon fonctionnement des services.

Selon les responsables syndicaux, le 18 décembre 2014, dat, marquant le deuxième anniversaire de l'adoption de la Loi 054/2012/AN, portant statut du personnel du corps des greffiers, une rencontre dite de «vérité» a eu lieu avec le ministre de la Justice, Joséphine Ouédraogo, qui a reconnu la «nécessité et l'urgence de la question de l'adoption des décrets qui lui ont été soumis, mais surtout décliné ses priorités au rang desquels figure l'amélioration des conditions de vie et de travail des acteurs de son département».

Pour Kafando Adboul Aziz, cette grève qui intervient après celle des 27, 28, 29 et 30 novembre 2014, «vise à interpeller les autorités de la transition afin que les textes régissant les activités des différent corps de métier soient respectés». Elle concernera également les agents de justice regroupés au sein du Syndicat national des agents de justice (SYNAJ). Pour lui, «la patience dont les greffiers ont fait preuve jusque-là n'est aucunement un oubli, mais une manière d'accompagner le gouvernement qui, par la voix du ministre de la Justice, a reconnu la justesse de leur revendication et promis d'user de ses prérogatives pour l'épurement de la question».
A l'issue de ce mouvement qui s'étendra sur quatre jours, le SGB entend «revenir à la charge et de façon vigoureuse» si des propositions concrètes ne lui sont pas faites par l'exécutif. Car, conclut Bouda Ibrahim, «le gouvernement de la Transition ne peut pas continuer d'ignorer l'application d'un décret adopté par le parlement».

W. DAVY

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