L’audience, qui s’est déroulée en deux tableaux, a eu lieu ce vendredi 4 mars 2016 sous la présidence de la présidente de la Cour de cassation, Thérèse Traoré. Pour annoncer les couleurs, elle a, d’entrée de jeu, énuméré les missions assignées à l’institution ainsi que ses compétences, avant de donner son accord pour la lecture des réquisitions portant validation du mandat des députés, élections des membres de la Haute cour de Justice, prestation de serment. Après cette première étape, les députés membres de la haute juridiction ont été invités à se tenir debout devant la Cour pour prononcer leur serment. «Je jure de bien remplir mes fonctions, de délibérer en toute équité et de garder le secret des délibérations», ont-ils juré.
Prestation et élection du président et du vice-président
Après avoir prononcé ce serment et été déclarés officiellement installés dans leurs fonctions par le Procureur général de la Haute cour de Justice, Laurent Ouédraogo, place a été faite à l’élection des deux têtes de l’institution. Pour présider cette séance, Juliette Bonkoungou/Yaméogo, en sa qualité d’aînée des membres, est appelée. Au terme des opérations de votes, qui ont concerné un corps électoral de 9 votants, Bèbrigda Mathieu Ouédraogo, juriste, a été élu par 8 votants contre 1 abstention. Il en a été de même pour son vice-président, Wambi Daniel Kontogmé, magistrat de grade exceptionnel.
Des défis majeurs de l’institution
Prenant la parole au terme des élections, le procureur Laurent Ouédraogo a rappelé le parcours de l’institution qu’il dirige. Selon lui, c’est une «longue léthargie» qui a caractérisé l’histoire de cette juridiction qui existait de nom depuis 1995. «Il a fallu attendre 20 ans pour voir les premiers actes posés par cette juridiction à la faveur de la Transition», a-t-il noté. Compte tenu des enjeux du moment, il a appelé à des réformes courageuses pour plus de célérité dans le traitement des dossiers en vue de «la rendre efficace». Pour ce faire, Laurent Ouédraogo a évoqué la nécessité pour les plus hautes autorités d’accorder plus «d’égards à l’institution».
Sitôt élu à la présidence de la juridiction, Bèbriga Mathieu Ouédraogo, rejoint par l’ensemble des membres, a invité les uns et les autres à placer leur mandat sous le signe du renouveau national. «Cette cérémonie d’installation des membres de la Haute cour de Justice intervient dans un contexte particulier de lutte héroïque du peuple burkinabè dont les repères doivent nous inspirer en permanence dans notre mission», a-t-il souhaité.
A l’endroit de ses devanciers à la tête de cette juridiction, il a exprimé sa reconnaissance pour le travail abattu et promis de s’inspirer des sillons tracés pour étancher la soif de justice sociale des populations burkinabè avec courage, loyauté, intégrité et patriotisme.
En rappel, la Haute cour de Justice est compétente pour connaître des actes commis par le président du Faso dans l’exercice de ses fonctions et pour juger les membres du gouvernement en raison des faits qualifiés de crimes ou délits commis dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. Elle est composée de neuf membres dont 6 députés et 3 magistrats.
W. DAVY
___
Encadré: la composition de la Haute cour de Justice
- Magistrats de grade exceptionnel
- Kontongmé Wambi Daniel (Vice-président)
- Kondé Jean
- Bado/Somé Elisabeth
- Juges parlementaires
- Ouédraogo B. Mathieu, Président
- Sankara Bénéwendé S.
- Bonkoungou/Yaméogo Juliette
- Ouédraogo Abdoul Rasmané
- Ouédraogo Awa
- Compaoré Justin
- Membres suppléants
- Barry Boureïma
- Nadié Imélé
- Bonkoungou Anatole
- Somé Ferdinand
- Sawadogo Salifou
- Tondyandé F. Bernard