Le procès des présumés fraudeurs, lors de la dernière session des concours de la fonction publique, a lieu aujourd’hui, vendredi 9 octobre 2015, au Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, en principe, à partir de 8 heures. Ces présumés fraudeurs et leurs complices pourraient être situés sur leur sort, à l’issue de cette audience, très attendue par de nombreux citoyens. Au lendemain de la composition des épreuves écrites des concours directs de la fonction publique, en août dernier, des cas de fraude ont été décelés concernant certains concours. Les concours concernés par la fraude sont ceux de la santé, notamment, les Agents itinérants de santé (AIS), de l’Ecole nationale des régies financières (ENAREF, cycles A, B et C), de la Douane et des conseillers des affaires économiques.
Selon des sources judiciaires, une cinquantaine de personnes a été interpellée, dans le cadre de l’enquête sur le dossier. Certains de ces présumés coupables ou complices ont été déférés à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), en attendant d’être jugés. Au nombre de ces personnes, figure le directeur de la Radiodiffusion du Burkina (RTB), Ouezzin Louis Oulon.
Une première date pour le jugement avait été fixée au 18 septembre dernier. Ce rendez-vous n’a pas été respecté, compte tenu des évènements liés au putsch manqué, intervenu deux jours plus tôt.
Embargo sur les résultats des concours
A cause de cette situation, les résultats des concours d’entrée à la fonction publique au Burkina Faso, session 2015, ne sont pas encore publiés. En effet, dès l’annonce des cas de fraude, des voix se sont élevées pour demander l’annulation des concours touchés par la fraude. Un comité a même vu le jour. Il s’agit du Comité des jeunes unis pour la reprise des concours concernés par les cas de fraude (CJURCCCF). Ce comité et des associations d’élèves et étudiants ont tenu, le mardi 6 octobre 2015, à Ouagadougou, une conférence de presse. C’était au siège du Réseau national de lutte anti-corruption (REN/LAC). L’objectif de cette rencontre a été d’exiger du gouvernement de la transition, l’annulation et la reprise des concours concernés par la fraude.
Evoquant la question à un point de presse, le mercredi 7 octobre 2015, à Ouagadougou, le ministre en charge de la fonction publique, Augustin Loada, a laissé entendre qu’«il faut bien qu’on ait la décision de justice, avant toute décision». Pour le ministre, «il faut que certaines personnes arrêtent de croire que le gouvernement a intérêt à ne pas donner les résultats». A l’entendre, le gouvernement burkinabè va soit proclamer les résultats en sa possession, soit «annuler simplement tout, en tenant compte des réalités et des enjeux des secteurs professionnels et du travail». Le procès de ce vendredi, s’il a lieu, devrait permettre aux uns et aux autres d’être situés.
Alexandre TRAORE
