D'ailleurs, pour la génération ''Sankara'', c'est-à-dire la grande masse de jeunes gens qui ne l'ont pas connu, il y a des photos qui circulent où on peut le voir arbitre d'un match dans cette tenue. L'assassinat a eu lieu un jeudi soir. Thom Sank était en tenue de sport. On peut donc, d'ores et déjà, affirmer que les restes trouvés sont ceux du capitaine Thomas Sankara. Le doute que son corps ne soit même pas à Dagnoën peut être levé.
Seulement, il reste la grande interrogation sur cette affaire de «tête» tranchée pour l'envoyer dans un pays voisin. Les experts nous diront si le squelette trouvé est entier ou bien s'il manque la partie «tête».
Si la révolution avait connu un dénouement autre que cette boucherie du 15-octobre, on n'en serait pas là, après 27 ans dans cette recherche morbide. Si les autres camarades de Thom Sank l'avaient mis en minorité et l'avaient poussé à la sortie tout simplement, peut-être que le Burkina serait sur des chantiers plus joyeux pour son développement. Mais là, c'est du virtuel made by Mounafica. La soif inextinguible du pouvoir n'a pas permis cela. Et voilà le pays aujourd'hui au ralenti, à commencer par la veuve Mariam Sankara qui, selon des sources de Mounafica, ne va pas bien depuis l'exhumation des restes de son défunt époux. On a remué le couteau dans la plaie qu'elle avait dans son for intérieur. Mounafica comprend bien la situation, car c'est comme un remake du triste film du 15 octobre 1987.
On imagine la même chose pour ses enfants, les frères et sœurs de Thom Sank puisque, pour eux, ce n'est pas une question politique mais une question humaine, fraternelle, parentale. Et Mounafica pense aussi que, du côté des bourreaux, ce n'est pas non plus la joie.
Comment Blaise Compaoré, depuis sa retraite abidjanaise, a vécu tout cela? Les antennes de Mounafica tournent toujours pour avoir des éléments sur son état d'âme. Il a bu son petit lait pendant longtemps, mais aujourd'hui, humainement, il doit avoir quelques remords. Autant Mariam Sankara est dans la douleur, autant le Blasco est dans la tourmente. Peut-être qu'il se dit «... et si on n'en était pas arrivé là? Mon plus que frère Thomas serait vivant...»
Avec des «si», c'est si souvent trop tard. Courage à Mariam Sankara qui, selon les dernières infos de Mounafica, devrait repartir vendredi dernier.
Chère Mariam, soit baudelairienne: trouve des fleurs dans le mal et tes milliers d'enfants sont là pour te prouver que plus rien ne sera comme avant.
Alors, reprend avec eux ce refrain de l'hymne d'un célèbre club de foot anglais «you will never walk alone».
Mounafica, tout œil, tout ouïe!