«Je crois qu'il y a un problème de compréhension. Nous avons dit au départ qu'il est inadmissible qu'un gouvernement empêche une famille par la voix judiciaire d'aller quand même savoir si effectivement, le membre de cette famille (Thomas Sankara) qu'on dit être enterré là, si c'est réellement vrai», a déclaré Michel Kafando, devant des responsables de médias.
M. Kafando réagissait à la sortie médiatique de l'avocat de la famille Sankara, Me Bénéwendé Sankara, qui a indiqué à la ministre de la Justice, qu'il lui revenait «de donner toute instruction utile au Procureur général pour la réouverture» du dossier Sankara.
Le président Thomas Sankara qui a dirigé le Burkina Faso pendant quatre ans, a été tué le 15 octobre 1987 lors d'un coup d'Etat. Il fut enterré à la sauvette avec douze de ses compagnons à l'Est de Ouagadougou.
Après la chute le 31 octobre 2014 de son successeur Blaise Compaoré, chassé par une insurrection populaire, les autorités de la transition avaient décidé «par le fait du prince, que les investigations pour identifier le corps du président Thomas Sankara ne seront plus assujetties à une décision de justice, mais seront du ressort du gouvernement».
S'appuyant sur cette promesse, Me Bénéwendé Sankara s'est félicité «de l'engagement de l'Etat du Burkina Faso à donner à la famille Sankara, les moyens pour procéder aux travaux de prospection de sa tombe» et s'est dit «d'ores et déjà disposé à coopérer avec les autorités judiciaires pour trouver ensemble un laboratoire notoirement connu, à l'effet de pratiquer l'expertise dont s'agit».
Cependant selon le président Michel Kafando, « à l'évidence, la famille (Sankara) a des problèmes pour faire les investigations», car poursuit-il, «on n'a pas besoin de mettre la justice devant».
«Ce sont des entraves incompréhensibles [...] La notion de l'Etat, (c'est) vous faites quelques chose et on vous aide», a clamé le chef de l'Etat.
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