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Etats généraux: le pacte impactera-il le fonctionnement de la Justice?

| 30.03.2015
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Etats généraux: le pacte impactera-il le fonctionnement de la Justice?
© DR / Autre Presse
Etats généraux: le pacte impactera-il le fonctionnement de la Justice?
Mission accomplie pour les participants aux états généraux de la Justice. Après quatre jours d'intenses débats et tractations, ils ont réussi à dégager de fortes propositions. Ces propositions et recommandations faites sont pertinentes et peuvent contribuer efficacement à permettre à la Justice de retrouver du crédit.


Toutefois, une préoccupation s'impose, au moment même où les travaux viennent de refermer leurs portes, le samedi, 28 mars 2015 à Ouagadougou. En effet, quelle est la suite qui sera réservée à ces conclusions? Connaîtront-elles une suite d'application concrète ou subiront-elles le même sort que toutes les autres qui dorment depuis lors dans des tiroirs poussiéreux? Ces questions et bien d'autres méritent d'être posées même si les initiateurs ont affirmé que les conclusions seront appliquées à la lettre.

En attendant, on ne peut s'empêcher d'appeler de tous ses vœux leur mise en application. On le sait, les étaux généraux ont été initiés sous une période de transition. Et même si les conclusions connaissent un début d'application au cours de cette période, est-ce que la dynamique sera maintenue par le nouveau pouvoir qui sera issue des élections de 2015? Le pacte impactera-il réellement dans la durée le fonctionnement de l'appareil judicaire? Il est très tôt pour le savoir.

On le sait, une chose est de faire des propositions pertinentes, une autre, beaucoup plus importante, est de pouvoir les appliquer de façon concrète. Peut-être que le changement de mentalité et de comportements souhaité à travers l'esprit des conclusions du pacte ne se produira pas du jour au lendemain. Mais l'Autorité de mise en œuvre du pacte (AMP), qui sera institutionnalisée, doit s'atteler à faire en sorte que les décisions soient respectées scrupuleusement.

Dans le passé et notamment sous le pouvoir de Blaise Compaoré, une institution comme l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat (ASCE) avait dénoncé des malversations financières dans des rapports officiels. En revanche, les présumés auteurs n'ont été jusque-là été inquiétés, ni répondu de leurs actes devant les tribunaux, tout simplement parce que la justice peinait à faire son travail.

Fort heureusement, les choses ont aujourd'hui changé. Et comme plus rien ne sera comme avant, l'espoir peut être permis. En tout cas, c'est dans l'intérêt de tous les Burkinabè. Sinon, ce serait une perte d'avoir investi en temps, énergie et argent dans l'organisation d'un tel évènement.

En clair, les conclusions des travaux sur les états généraux de la Justice ne doivent pas être rangées aux oubliettes. Elles doivent servir à une œuvre utile et le peuple s'impatiente déjà de les voir appliquer concrètement.

Saïdou Zoromé

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