Etats généraux de la Justice : La CGT-B se retire

| 27.03.2015
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Bassolma Bazié, Secrétaire Général du CGT-B
© DR / Autre Presse
Bassolma Bazié, Secrétaire Général du CGT-B
Le mardi 24 mars 2015, ont démarré les travaux des états généraux de la justice, au palais des sports de Ouagadougou. L'annonce de la tenue d'une telle instance dès le départ, a suscité de nombreuses réactions avec beaucoup de scepticisme de la part des populations comme l'a, du reste, bien relevé Madame la Ministre de la justice, garde des sceaux, lors de la cérémonie d'ouverture.

 

En effet, bien des gens se posaient des questions sur la pertinence réelle d'une telle rencontre, du moment que les problèmes qui minent notre institution judiciaire sont connus.

Mieux, l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 avait de toute évidence, tracé les voies pour les solutions à opérer pour rétablir une confiance entre la justice et le justiciable, rendre à la justice son indépendance, lui donner les moyens d'un fonctionnement correct, en tant que service public, etc.

Le collectif syndical CGT-B, en répondant favorablement, à l'invitation, entendait apporter sa contribution aux débats à la hauteur des enjeux de la question. C'est pourquoi dans le cadre de l'UAS, un document a été adopté, afin de permettre une contribution fructueuse des délégués.

Cependant, après le premier jour des travaux, notre collectif fait les constatations et observations suivantes :

  • au plan de l'organisation, il nous a été donné de voir que l'accès à la salle des travaux s'est fait, sans badges, pour la plupart des délégués. La délégation syndicale a au niveau de l'UAS, livré sa contribution au diagnostic comme prévu dans le chronogramme des travaux et entendait poursuivre le travail dans les commissions ;
  • les délégations ont été réduites par le comité d'organisation pour prendre part aux travaux des commissions ; le plus souvent à moitié et parfois même aux 2/3, pour ce qui est de la délégation de la CGT-B. Et c'est à la fin de la première journée que cela nous est notifié ;
  • le chronogramme prévoit deux jours (25 et 26 mars) de travaux en commission ; une journée est consacrée au comité d'organisation pour rédiger le rapport général de synthèse, le dernier jour étant consacré à la signature du pacte national pour le renouveau de la justice et la clôture.

Dans ces conditions, nous notons que nos organisations ne peuvent pas prendre part convenablement, aux travaux. Tout au plus, elles serviront de faire-valoir. L'absence d'une plénière pour discuter et adopter les travaux des commissions nous semble incompréhensible. En outre, à l'analyse du chronogramme, on ne peut s'empêcher de dire que la préoccupation essentielle des organisateurs est la signature du «pacte national pour le renouveau de la justice».

Sur cette question, nos organisations indiquaient : «Il est de notoriété que nos gouvernants, tout en évitant soigneusement d'appliquer des politiques économiques et sociales favorables à une justice sociale, refusent d'assumer leurs responsabilités quant aux conséquences de ces politiques. La logique est de tenter de montrer que tout le monde est responsable. C'est dans ce contexte que l'on parle de pacte de solidarité nationale (pendant qu'on applique des politiques d'exclusion sociale), de charte sociale sur les luttes, de pacte de responsabilité collective.

Nos organisations syndicales ne partagent certainement, pas cette vision. Il y a des responsables à la situation présente, particulièrement, au niveau de la justice. Ces acteurs doivent répondre et c'est la meilleure manière de refonder notre justice».

Au regard de ce qui précède, le collectif syndical CGT-B, conformément à ses principes, ne saurait s'aliéner dans une aventure dont il n'a pas la maîtrise des tenants et aboutissants. C'est pourquoi, en toute responsabilité, il a décidé de suspendre sa participation aux travaux des états généraux de la justice. Il continuera, comme il l'a toujours fait, de se battre sur le terrain qui est le sien pour l'avènement d'une justice véritablement indépendante et au service de notre peuple.

Bassolma BAZIE
Secrétaire général CGT-B
Porte-parole du Collectif CGT-B

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