Écoutes téléphoniques: Soro du Non au presque Oui!

| 02.02.2016
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Écoutes téléphoniques: Soro du Non au presque Oui!
© DR / Autre Presse
Écoutes téléphoniques: Soro du Non au presque Oui!
Au tout début de l’affaire sur son implication dans le coup d’Etat déjoué de façon magistrale par le peuple burkinabè uni comme un seul homme, Guillaume Soro avait fait une sortie en toute assurance, invitant ceux qui l’accusent de fournir les preuves de son implication et, si possible, par voie de presse nationale et internationale. C’était quand il avait des bisbilles avec la police française qui voulait l’arrêter pendant qu’il était en France pour représenter son président.

Très assurant avec la pointe d’humour noir qui traverse les écoutes téléphoniques, Guillaume Soro pensait que le pouvoir de la Transition n’avait aucun élément qui pouvait le rattraper. Mais plus les preuves se versaient dans les médias, plus l’homme fort de l’Assemblée nationale ivoirienne rentrait dans ses petits souliers.

Avec la sortie, sorte de demande de pardon, d’ADO pour le règlement à l’amiable de cette affaire, il y a un aveu qui condamne Soro et cela authentifie par lui-même les écoutes téléphoniques que déjà l’ex-Premier ministre Zida avait affirmé qu’elles sont ‘’vraies’’ de vraie. En son temps, il fallait y croire car il n’y avait aucune raison qui pouvait pousser Yacouba Zida à s’engager dans une telle affirmation s’il n’avait pas d’éléments tangibles.

Aujourd’hui, au bord de la lagune Ebrié, on ne parle plus d’authentification des écoutes téléphoniques, on cherche plutôt à arranger le différend. Et comment? Par «voie diplomatique», selon les vœux d’ADO.
Ici, lui-même, en tant que président, il doit se poser des questions sur son entourage proche. Il doit se douter de leur fidélité, car dans cette affaire, on a voulu faire un bébé dans son dos. Soro a été rattrapé par ses ambitions démesurées et, comme dit une sagesse typiquement burkinabè, «si longue que soit la nuit, le jour viendra». Soro a voulu mordre la main qui l’a nourri, c’est de l’euphémisme, sinon on peut penser ingratitude.

Voilà qu’aujourd’hui ADO, après avoir découvert toute la vérité sur cette question, est dans l’embarras, sinon même qu’il se sent affaibli face à Roch Kaboré. Alors que, sans cette ‘’bêtise’’ de Soro, ADO aurait pu mettre Roch sous son aisselle pour le guider dans ses nouvelles fonctions. En langage populaire, ADO aurait pu dire que Roch est son ‘’bon petit’’. Et dans les rencontres des chefs d’Etat, il pouvait systématiquement compter sur l’appui de Roch.

Les données ont changé à l’avantage du Rocco et c’est tant mieux pour le Faso, c’est tant mieux pour les relations ivoiro-burkinabè. On peut régler cette affaire de façon diplomatique, mais comme a dit le chanteur Tiken Jah Fakoly, on ne va pas oublier.

O. H.

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