Dossier Sankara: où en est-on?

| 04.09.2015
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Dossier Sankara: où en est-on?
© DR / Autre Presse
Dossier Sankara: où en est-on?
Quatre mois après l’exhumation des supposés restes du président Thomas Sankara et la réouverture du dossier confié à un juge d’instruction militaire, l’opinion attend toujours de savoir à quel niveau se trouve ce dossier qui traîne dans les couloirs de la justice depuis plusieurs décennies.


Il a fallu l’insurrection et la mise en place du gouvernement de la Transition pour faire bouger les lignes. Cette Transition, fille de l’insurrection, a, dès les premières heures, annoncé une série de mesures pour marquer sa rupture d’avec le régime déchu. C’est dans cet esprit que s’inscrit la réouverture des dossiers Thomas Sankara et Norbert Zongo.

Pour ce qui est du premier, le fait est rarissime pour ne pas être signalé. Dans un premier temps et sous la houlette du Premier ministre et ministre de la Défense à l’époque des faits, Yacouba Isaac Zida, l’autorisation d’exhumer les restes est accordée par la justice militaire, au terme de la série d’auditions des témoins.

Près d’une semaine durant, les équipes commises à cette tâche procéderont à l’ouverture et à l’extraction des reliques des victimes du 15 octobre 1987 et l’expédition pour analyses dans un laboratoire bordelais (France).

Alors que l’opinion attend les conclusions de l’autopsie sur les supposés restes du père de la Révolution d’août 1983 et ce que le juge d’instruction militaire fera par la suite, on apprend que des présumés coupables croupissent déjà en prison. C’est le chef de l’exécutif, Yacouba Isaac Zida, qui a lâché le morceau. C’était le 1er septembre 2015, face aux centrales syndicales en la faveur des négociations Gouvernement-Syndicats.

Le Premier ministre répondait aux réserves émises par les syndicats sur la réelle volonté du gouvernement de la Transition de lutter contre l’impunité qu’avait érigée le défunt régime de Blaise Compaoré comme modèle de gouvernance. Même si le PM n’a pas cité nommément ces derniers, tout porte à croire qu’il s’agit des personnes impliquées dans les évènements du 15 octobre 1987.

Selon certaines sources proches du dossier, quelques militaires, membres du commando, se seraient mis à la disposition de la justice pour témoigner. Cette confidence intervient quelques jours après celle faisant cas de pressions de toutes sortes sur certains témoins et acteurs de cette affaire ayant exprimé leur volonté de témoigner devant le juge en charge de la question. Parmi ces derniers, on citerait l’ancien patron de la garde rapprochée du président Compaoré, Hyacinthe Kafando, que plusieurs sources annoncent comme étant en fuite du fait de ces pressions. Celui que plusieurs observateurs considèrent comme le disque dur (mémoire vivante) de cette affaire, serait tenu par les ravisseurs de son fils puîné, également soldat du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP), impliqué dans la récente crise ayant opposé le Premier ministre Zida à ses anciens frères d’arme.

En attendant d’en savoir plus, et si l’on s’en tient aux propos du chef de l’exécutif, le dossier suit son cours avec déjà des poissons pris dans la nasse de la justice.

W. DAVY

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