Dossier Norbert Zongo: 3 militaires de l’ex-RSP inculpés

| 11.12.2015
Réagir
Dossier Norbert Zongo: 3 militaires de l’ex-RSP inculpés
© DR / Autre Presse
Dossier Norbert Zongo: 3 militaires de l’ex-RSP inculpés
Le doyen des juges d’instruction, Emile ZERBO, ne pouvait pas offrir mieux aux familles de Norbert ZONGO et de ses 03 compagnons retrouvés calcinés sur la route de Sapouy le 13 décembre 1998. A quelques jours de la commémoration du 17ème anniversaire de ces odieux assassinats, il a inculpé 03 militaires, tous issus de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (R.S.P). Il s’agit du soldat Christophe KOMBACERE, du caporal Wampasba NACOULMA et du sergent Banagoulo YARO. Quels rôles ont-ils joué dans cette affaire? Voici des extraits des travaux de la Commission d’enquête indépendante (CEI) mise en place pour faire la lumière sur le quadruple assassinat.


Le soldat Christophe KOMBACERE

Il affirme devant la CEI: «Le 13 décembre 1998, je n’ai rien fait. J’étais de quartier consigné. Toute la journée du 13 décembre, je ne suis pas sorti de l’enceinte du Conseil. Mon chef de section (...) peut confirmer ce que je dis». Pourtant, le sergent-chef Moïse SANDWIDI, adjudant de compagnie, déclare: «Il ressort du plan de travail que j’ai reçu de son chef de section que KOMBACERE était à « l’intervention». Moïse SANDWIDI avouera plus tard que «le soldat Christophe KOMBACERE faisait partie de mon groupe. J’ai eu, ce jour-là, à lui accorder une permission d’une heure qu’il a respectée».

Le caporal Wampasba NACOULMA

Il affirme: «Le 13 décembre 1998, j’étais de garde au domicile du chef de l’Etat à Ouaga 2000. Le matin, j’ai demandé la permission à mon chef, l’adjudant MAIGA Hamidou pour aller voir ma famille. Je suis revenu à mon poste de garde à 8 heures. Je n’ai plus bougé de mon poste jusqu’au lendemain lundi 14 décembre 1998». Ce qu’infirme le sergent-chef Moïse SANDWIDI: «Je l’ai vu au domicile du Président à la zone administrative, aux environs de 8 heures. Il conduisait le véhicule de tête que nous appelons S une».

Le sergent Banagoulo YARO

Lors de sa première audition, il affirme: «Le 13 décembre 1998, j’étais à mon poste de travail au bureau opérationnel (...). Nous avons travaillé 48 heures d’affilée et j’étais en équipe avec le sergent SANKARA Harouna. (...) Mon collègue SANKARA et moi nous ne nous sommes pas quittés du matin au soir, ce n’est que vers l’heure d’arrivée de l’avion présidentiel [le lundi 14 décembre] que SANKARA a été envoyé à l’aéroport. L’avion est venu vers 22 heures. Confronté aux explications de SANKARA Harouna, le sergent YARO Banagoulo reconnaîtra lors de sa troisième audition: « (...) depuis le jour de son départ [du chef de l’Etat] mon collègue de service SANKARA Harouna a été envoyé à l’aéroport me laissant seul au bureau opérationnel».

En conclusion, la CEI a reconnu avoir eu des difficultés pour auditionner les militaires du RSP. «En ce qui concerne les auteurs du crime, la Commission d’Enquête Indépendante ne dispose pas de preuves formelles permettant de les désigner. Elle a cependant relevé des contradictions et des incohérences dans les auditions d’un certain nombre de personnes suspectées en relation avec leur emploi du temps du 13 décembre 1998, notamment le soldat Christophe KOMBACERE, le soldat Ousseini YARO, le caporal Wampasba NACOULMA, le sergent Banagoulo YARO, le sergent Edmond KOAMA et l’adjudant Marcel KAFANDO du Régiment de sécurité présidentielle (R.S.P.). Cela n’en fait pas des coupables mais de sérieux suspects».

Marcel Kafando sera inculpé par le juge Wenceslas Ilboudo avant que ce dernier ne délivre un non-lieu en faveur de Marcel en 2006. Avec l’inculpation de ces trois autres suspects, on peut dire que le CEI était sur la bonne voie.

Abouga Tagnan

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité